Trois morts. C'est le dernier bilan humain communiqué mardi soir par le ministre de l'intérieur après le passage du cyclone Belal sur La Réunion.
Les victimes étaient toutes des sans-abris, qui n'avaient pas souhaité rejoindre les centres d'hébergements proposés par les mairies.
D'abord à Saint-Gilles, un premier corps a été retrouvé près de la gendarmerie, dimanche juste avant le déclenchement de l'alerte rouge. Selon nos informations l'homme avait refusé d'être évacué vers un centre d'hébergement de Saint-Paul.
Mardi soir, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a annoncé la mort de deux autres SDF. L'un a été victime d'une noyade dans le lit d'une rivière à Salazie... L'autre a été découvert inerte dans une case en tôle au Tampon. Ces deux victimes n'ont pas non plus voulu se rendre en centre d'hébergement...
Le reportage de Réunion La 1ère
Trois SDF ont perdu la vie lors du cyclone. Une situation qui interpelle, et que nous avons tenté de comprendre. Reportage à la Fondation Abbé Pierre.
•
Les sans-abris vulnérables aux intempéries
Ce bilan pose la question de la vulnérabilité des personnes sans-abris lors des épisodes cycloniques.
A Saint-Denis, la Fondation Abbé Pierre accueille une vingtaine d'entre eux chaque jour pour le petit- déjeuner. La majorité a choisi de se mettre à l'abri dans les hébergements proposés pendant le passage de Bélal.. "Il est vraiment dommage de perdre la vie comme ça," confie l'un d'eux. Lui s'est rendu dans un gymnase de la commune : "il faisait chaud, la télé ne marchait pas mais au moins on était en sécurité."
Ibrahim dit être très content d'avoir pu trouvé refuge dans un centre. SDF depuis plusieurs années, il craignait le passage du cyclone. "On ne sait pas comment on aurait fait sinon"
Travailler en amont pour convaincre de se mettre à l'abri
Malgré tout, certains sans-abri ont refusé de se mettre à l'abri. Pour Jessica Brennus, responsable de la boutique solidarité de la Fondation Abbé Pierre le travail doit se faire en amont.
"Y'a un besoin d'associer les partenaires, les associations du secteur de l'urgence, en ces temps de crise, ne serait-ce que dans le repérage des personnes qui sont à la rue et l'accroche, afin de convaincre ces personnes de pouvoir se faire héberger durant cette période."
La solution serait aussi de leur trouver un logement durable, sur le long terme.