Cyclone Belal : bloqués à Maurice pendant plusieurs jours, des passagers d’Air Mauritius réclament une indemnisation

Cyclone Belal : bloqués à Maurice pendant plusieurs jours, des passagers d’Air Mauritius réclament une indemnisation
Nombreux sont les passagers réunionnais qui sont restés bloqués à l’île Maurice durant le cyclone Belal. Ils n’en démordent pas. Réunis dans le collectif “réclamation à Air Mauritius désastre janvier 2024”, ils demandent une indemnisation à la compagnie Air Mauritius, tout en menaçant de poursuivre leur action en justice dès le mois de mars prochain.

Le collectif “réclamation à Air Mauritius désastre janvier 2024” s’est réuni en petit comité ce samedi 3 février 2024, sur le parvis des droits de l’Homme de Saint-Denis. Pour rappel, suite au passage du cyclone Belal, nombreux sont les Réunionnais qui sont restés bloqués à Maurice. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Cyclone Belal : bloqués à Maurice pendant plusieurs jours, des passagers d’Air Mauritius réclament une indemnisation

Le collectif réclame une indemnisation forfaitaire 

Il y a une semaine, la compagnie annonçait qu'il n'y aurait aucune compensation. Dès lors, les passagers se sont réunis en collectif pour réclamer une indemnisation forfaitaire pour tous les voyageurs. Le collectif regroupe environ 500 personnes. 

Le collectif a été fondé pour informer les passagers, pour que les gens puissent témoigner et se confier. Il n’y a eu aucun interlocuteur durant toute la crise”, précise Audrey Coridon, co-créatrice du “collectif réclamation à Air Mauritius”. 

Il n’y a eu aucun mail et aucun message pour informer les passagers. Même si on est dans une situation de catastrophe naturelle, on ne laisse pas les gens sans eau, sans électricité, sans nourriture, sans hébergement et sans wi-fi. On ne laisse pas des familles avec des bébés dormir à même le sol. Ils ont été laissés comme des chiens dans un aéroport.

Audrey Coridon, collectif réclamation à Air Mauritius

Des vacances qui virent au cauchemar 

Pour plusieurs familles réunionnaises, les vacances à l’île Maurice se sont mal passées. Daniel et Sabrina ont préparé leurs vacances depuis plus d’un an. A cause de la “mauvaise organisation de la compagnie aérienne Air Mauritius”, dès le début, leurs vacances ont viré au cauchemar. 

“Ces vacances-là, c’était l’enfer total. Aujourd’hui, on voudrait qu’il y ait une certaine compassion de la part d’Air Mauritius, ça s’est vraiment mal passé”, confie David.

Avec sa femme Sabrina, ils ont été dans la galère. “Il y a eu des vols manqués, mais aussi des retards de vols, indépendamment du cyclone, le tout sans communication directe avec nous. On a passé nos vacances sans vêtements, sans affaires, puisque Air Mauritius a perdu nos bagages. Au retour, c’était la même chose. On n’avait toujours pas nos valises, déplore Sabrina. On a eu nos bagages cinq jours après notre arrivée à La Réunion. Et encore, nos bagages n’ont pas été acheminés. Il fallait retourner à Gillot pour tout récupérer, sachant qu’on vient de Saint-Joseph”. 

Personne n’était là pour nous. On n’avait pas d’eau, on n'avait rien.

Sabrina, passagère bloquée à l'île Maurice durant le cyclone Belal

60 lettres envoyées pour réclamer une indemnisation

Le collectif espère la reconnaissance de la culpabilité de la compagnie aérienne. 60 demandes d’indemnisation sous forme de lettres recommandées avec accusé de réception, ont été envoyées à direction régionale d’Air Mauritius. Un dossier sera également déposé à l’aviation civile pour pointer du doigt les dysfonctionnements de la compagnie. 

Air Mauritius dispose d’un délai raisonnable d’un mois pour répondre à nos lettres.

Audrey Coridon, collectif "réclamation à Air Mauritius”

Vers une action en justice en mars prochain

La co-créatrice du collectif est très remontée contre la compagnie Air Mauritius. Si cette dernière “ne formule pas une réponse en bonne et due forme, nous engagerons une action en justice en mars”, assure-t-elle. 

"Le cyclone, c’est une excuse, mais ça lève le voile sur une compagnie qui va mal. Il y a du surbooking qui est fait, alors qu’il n’y a pas d’avions disponibles. Ils ne peuvent pas prendre en charge les voyageurs. Il y a eu les deux jours de catastrophe naturelle pour s’en rendre compte”, conclut-elle.