Cyclone Belal : dans ce verger de l'Ouest, près de 70 tonnes de mangues tombées à terre seront détruites

Des dizaines de tonnes de mangues abîmées par le cyclone Belal sur cette exploitation de l'Ouest
Sur l'exploitation agricole d'Alexandre Law Yat, des milliers de mangues gisent au sol, précipitées par le vent du cyclone Belal. Près de 70 tonnes de fruits abîmés ont aussitôt été broyés, pour éviter les invasions d'insectes nuisibles.

Le dos courbé vers le sol, les ouvriers agricoles s'affairent auprès des manguiers, quelques jours après le passage du cyclone Belal à La Réunion. Un à un, ils ramassent les innombrables fruits que le vent a fait tomber des pieds, dans ce verger de Saint-Paul, près du Cap Lahoussaye, qui s'offre au soleil revenu.

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Dans ce verger de Saint-Paul, les mangues par terre se comptent par centaines... Elles finiront au broyeur. ©Réunion la 1ère

Inlassablement, les seaux se remplissent d'une production qui ne finira jamais sur les tables des consommateurs, mais qui sera passée à la broyeuse. "Il faut tout ramasser pour jeter", souffle Thierry Galmar, ouvrier agricole sur la plantation Law Yat, dont l'oeil avisé repère les quelques fruits qui semblent avoir résisté. Au total, une dizaine d'ouvriers agricoles, aidés de cinq saisonniers pour la semaine, s'attèlent à ce travail colossal. 

Des dizaines de tonnes de mangues abîmées par le cyclone Belal sur cette exploitation de l'Ouest

Une petite partie transformée

Les plus beaux fruits prendront la direction des marchés forains, mais à un tarif plus élevé qu'il y a encore quelques semaines. D'autres seront réutilisés autrement. "Ce qui est encore consommable on va l'envoyer à la transformation, on a une usine sur l'exploitation", explique-t-il. 

Et la majorité broyée

Pour la grande majorité en revanche, ils passent aussitôt sous les lames de la broyeuse. Il en va ainsi pour les mangues trop mûres, piquées, fendues, et même celles qui sont trop vertes. L'objectif : éviter le développement de la mouche des fruits ou du moustique sur l'exploitation. 

Près de 70 tonnes de mangues broyées après avoir été abîmées par le passage de Belal

Plus de 90% de la production perdue

La saison des mangues n'était pas terminée lorsque le cyclone Belal et ses vents, soufflant jusqu'à 200km/h, s'en sont pris aux arbres encore lourds de fruits. Pour le propriétaire du verger, Alexandre Law Yat, "c'est un manque à gagner", pour sûr. "90 à 95% des mangues sont tombées", estime-t-il, soit "60 à 70 tonnes environ" de perte.

Près de 70 tonnes de mangues broyées après avoir été abîmées par le passage de Belal

 

Quelques fruits ont résisté

Sur ces manguiers plantés il y a 35 ans sur une vingtaine d'hectares, la production qui était encore en cours de mûrissement devait aller jusqu'à mars, voire avril. Certains fruits ont résisté au vent et pendent fièrement aux branches. Avec un peu de chance, ils régaleront les clients des marchés forains. Ou pas.  "Ce qui reste sur le pied risque d'avoir la maladie, car les fruits ont été frottés les uns contre les autres", explique Alexandre Law Yat, plutôt pessimiste quant à leur devenir. Désormais, il devra patienter jusqu'à la fin de l'année pour avoir à nouveau des mangues. 

Bananiers couchés 

Les bananiers ont connu le même sort, pas épargnés par le vent de nord dimanche et le vent de sud lundi. Ils ont fini couchés au sol. "Ils auraient eu des fruits dans trois ou quatre mois, mais là, tout est par terre", constate Alexandre Law Yat, en examinant les régimes de plusieurs dizaines de bananes encore vertes et irrécupérables. 

"Tous les ans on a des cyclones, mais cette fois-ci c'est passé en plein sur nous. C'est une catastrophe pour l'ensemble des agriculteurs"

Alexandre Law Yat, propriétaire d'une exploitation agricole à Saint-Paul

Le décret de catastrophe naturelle attendu prochainement 

Afin que les dossiers d'indemnisation puissent être portés rapidement, lors de sa visite dans le département mercredi, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin avait indiqué que le décret reconnaissant l'état de catastrophe naturelle sur toute l'île serait publié très prochainement, dans les jours à venir.