En visite à La Réunion mercredi 31 décembre après son déplacement à Mayotte, François Bayrou a échangé ce matin au sujet de la gestion de crise post-cyclone Chido avec une quinzaine d'élus locaux réunis en préfecture.
Étaient présents les présidents des deux collectivités, plusieurs députés, le président de l'association des maires ainsi que les élus de plusieurs communes. Il était question de l'avenir de Mayotte, de l'aide apportée par La Réunion, mais aussi de la reconstruction de l'île ravagée par Chido.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Une belle réunion"
"C'était une belle réunion, où on a parlé avec beaucoup d'humanité de Mayotte", a salué la présidente de Région Huguette Bello. "Vous savez quelle est notre contribution (...) pour les premiers secours. On a aussi parlé des autres problèmes, des évacuations sanitaires qui demandent des moyens d'accueil, de l'école. Des questions posées avec beaucoup de cœur", a-t-elle ajouté, en ayant notamment proposé que le centre hospitalier Gabriel Martin désaffecté soit utilisé pour les soins de suite des patients mahorais évacués.
"Construire une Mayotte forte"
La maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, a jugé cette réunion "utile, qui a permis aux élus d'exprimer à nouveau leur solidarité et l'absolue nécessité de cette solidarité nationale".
Et d'exprimer aussi les préoccupations des élus locaux : "Nous avons posé les questions sur nos destins liés entre Réunionnais et Mahorais. Il faut construire une Mayotte forte, car la Réunion n'a pas les capacités de répondre aux besoins des familles mahoraises sur le logement ou sur l'école (...), pareil pour la santé, il ne peut y avoir de déprogrammation de soins à La Réunion", ajoute l'élue PS.
"Voir les actes"
Pour le député PLR Frédéric Maillot, cela a été l'occasion de rappeler la solidarité des îles de l'océan Indien, mais aussi la fragilité structurelle de Mayotte. "La promesse républicaine était trompeuse. Depuis 2011 que Mayotte est française, si on lui avait donné les moyens structurels d'être digne du 101e département français, elle n'aurait pas affronté le cyclone de la même manière", reproche le parlementaire.
L'autre députée du groupe Gauche démocrate et républicaine Karine Lebon, elle, attend la suite : "Il va y avoir un projet de loi d'urgence présenté le 3 janvier. Maintenant, on attend de voir les actes", prévient la parlementaire qui s'interroge : "Envoyer les enfants des familles qui le souhaitent dans l'Hexagone, mais dans quelles conditions ? Éradiquer les bidonvilles, très bien, mais quelles solutions de remplacement ? Quid des clandestins, de l'habitat informel qui va être reconstruit ?"
Autant de questions qui seront très prochainement débattues à l'Assemblée nationale.