"Nous voulons partir aider nos familles." "Rouvrez les frontières." Ils n'étaient pas nombreux ce lundi 30 décembre devant la préfecture à Saint-Denis, mais le message est clair.
À l'appel du collectif Résistance Réunion-Mayotte en Action (Ré-MaA), ces quelques militants sont venus plaider la cause de leurs compatriotes mahorais qui souhaitent rentrer dans leur île.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Cela fait désormais 16 jours depuis le passage du cyclone Chido et la fermeture de l'aéroport de Pamandzi aux vols commerciaux, que ces Mahorais qui se trouvent à La Réunion désespèrent de pouvoir se rendre dans leur île pour aider leurs familles et leurs proches.
"Je devais rentrer le 14, le jour du cyclone" explique Sitti Omar, présidente d'honneur du collectif Ré-MaA. "Je me suis dit que j'allais être bloquée quatre jours. Mais comme j'ai un pied-à-terre ici, c'est pas tellement grave."
"On veut rentrer chez nous"
"Mais je pense à tous mes compatriotes qui étaient venus pour des soins ou en vacances et qui se retrouvent dehors ou presque. Heureusement qu'il y a la solidarité de la communauté qui joue. Mais jusqu'à quand ? Ça fait plus de quinze jours aujourd'hui et ils sont tous bloqués ici", constate-t-elle.
"On est là pour soutenir les gens qui veulent rentrer", confirme Abdou Madi Moustoifa.
"Nous, on veut rentrer chez nous parce qu'on est coincés. Certains ne savent pas ce qu'il se passe dans leur logement, ni comment leurs familles vivent" décrit-il. "Moi-même, je n'ai eu des nouvelles de mon père et mes sœurs que ce matin. On ne peut plus se payer d'hôtel, ni même de quoi vivre. On veut rentrer chez nous."
150 personnes "en détresse totale"
"On continuera à manifester demain et après-demain, jusqu'à ce que les vols commerciaux recommencent", assure Sitti Omar.
Le collectif a demandé à être reçu en préfecture, mais devra sans doute patienter jusqu'au passage de François Bayrou, attendu mardi 31 décembre à La Réunion.
"On a contacté la préfecture pour évacuer les personnes coincées ici qui sont en détresse totale. Ils nous ont reçus. On leur a donné une liste de plus de 150 personnes en plus de celles inscrites sur leur site" précise Amina Djoumoi, la porte-parole du collectif Ré-MaA.
Regardez l'intervention d'Amina Djoumoi, porte-parole du collectif Ré-MaA au JT de Réunion la 1ère :
" Aujourd'hui, on entend qu’Air Austral peut se poser en journée à Mayotte. On a vu que la tour est abîmée mais dans d'autres endroits frappés par Chido elles ont pourtant été réparées. Pourquoi cette tour reste irréparable ? Et pourquoi il y a des vols qui descendent tous les jours à Mayotte qui sont vides ? Pourquoi les Mahorais sont-ils pris en otage ?", questionne la militante. "On ne demande pas la reprise des vols, mais l'évacuation de ces personnes."
"On veut la survie de nos familles"
Et d'interpeller François Bayrou et les ministres qui l'accompagnent sur la situation de Mayotte. "Dans le Nord, il y a dix villages qui sont sinistrés et sans aide, sans nourriture, sans lumière, ils nettoient leurs villages eux-mêmes. Il faut qu'ils aillent voir là-bas la réalité de ces familles en souffrance. On veut la survie de nos familles", martèle Amina Djoumoi.
Le collectif appelle la communauté mahoraise à manifester ce mardi 3 décembre, à l'arrivée de la délégation interministérielle à La Réunion.