Le Dalaï-Lama indésirable en Afrique du Sud : le sommet des Nobel de la Paix est annulé !

Sa Sainteté le Dalaï Lama avec son compatriote lauréats du prix Nobel Jody Williams et Shirin Ebadi à leur arrivée à sa résidence de Dharamsala, en Inde, le 2 Octobre 2014 Photo / Tenzin Choejor / OHHDL
Le sommet des prix Nobel de la paix a été annulé. Il devait se tenir au Cap du 13 au 15 octobre, Les " Nobel " boycottent ce rendez-vous au motif que l'Afrique du Sud refuse d'accueillir le Dalaï-Lama.
Premier sommet du genre organisé sur le continent africain, ce sommet des prix Nobel de la paix devait, du 13 au 15 octobre 2014, être dédié à la mémoire de Nelson Mandela.

Madiba avait, conjointement avec le président Frederik De Klerk, reçu la prestigieuse distinction pour son " travail pour l'élimination pacifique du régime de l'apartheid et pour l'établissement des fondations d'une Afrique du Sud nouvelle et démocratique ".

La ville du Cap n'aura finalement pas le privilège de recevoir les Nobel. Tous ont décidé de boycotter le sommet en Afrique du Sud. Ils protestent ainsi contre le refus de Prétoria de délivrer un visa au Dalaï-Lama.
Jeudi 2 octobre, Patricia de Lille, maire du Cap, a donc annoncé la mort dans l'âme l'annulation de ce sommet non sans égratigner, lors de sa conférence de presse, le gouvernement sud-africain.
 
Dans un communiqué, Patricia De Lille précise que : " Les prix Nobel et les institutions lauréates participantes sont convenus, en l'absence de visa accordé au Dalaï-lama, de renoncer à leur participation collective pour protester contre cette décision ", ajoutant que le sommet cherchait désormais une autre ville d’accueil.
 
A 89 ans, considéré comme la conscience nationale sud-africaine, Desmond Tutu a sans détour accusé les successeurs de Nelson Mandela de " cracher au visage " de leur illustre prédécesseur. L'archevèque anglican, également récipiendaire du prix Nobel de la Paix, a justement  rappelé qu'en son temps, Madiba n'avait pas hésité à s'asseoir sur les recommandations des Américains. Les Etats-Unis attendaient de l'Afrique du Sud qu'elle coupe les liens avec le cubain Fidel Castro et le lybien Mouammar Kadhafi.
 
Pour la troisième fois depuis l'accession au pouvoir du président Jacob Zuma en 2009, le Dalaï-Lama est donc persona non grata. Cette fois encore, la diplomatie sud-africaine est clairement accusée d'être trop sensible aux pressions chinoises et à la défense d'intérêts économiques au détriment des valeurs et des droits de l'Homme défendus par les fondateurs de la nation arc-en-ciel.