Dans l'Est, pas de campagne sucrière avant le 7 août

Le début de la campagne sucrière est à nouveau reportée à l'usine de Bois Rouge
Mercredi, le préfet de La Réunion a échangé avec les acteurs de la filière sur les problématiques actuellement rencontrées avant même le début de la campagne sucrière. Dans l'Est, l'usine de Bois Rouge ne pourra recevoir de cannes avant la deuxième semaine d'août.

Mercredi 19 juillet en fin de journée, le préfet Jérôme Filippini a reçu les acteurs de la filière canne. Pendant plus d'une heure, les planteurs notamment ont pu confier leurs inquiétudes quant au retard de démarrage de la campagne sucrière dans le bassin nord-est.

En cause, le changement des machines de l'usine de Bois Rouge, qui a entamé sa transition écologique. Résultat : il faudra encore patienter au moins jusqu'au 7 août pour recevoir les premières cannes. A l'usine du Gol, où des essais sont effectués ces jours-ci, la campagne devrait pouvoir débuter dès la semaine prochaine aux alentours du 26 juillet pour accueillir les cannes du bassin sud-ouest.

Néanmoins, certains planteurs ont déjà commencé à couper la canne. Notamment du côté de la commune de Sainte-Rose. 

Le reportage de Réunion La 1ère :

La campagne sucrière débutera cette année très en retard dans l'Est

Des essais nécessaires "pour pérenniser cette campagne" 

Pour Frédéric Vienne, le président de la Chambre d'agriculture, il faut garder à l'esprit que ces essais "sont faits pour pérenniser cette campagne et faire que tout soit prêt pour démarrer dans de bonnes conditions". "Je comprends l'inquiétude des agriculteurs, je suis moi-même planteur de cannes", souligne-t-il.

Il indique au sortir de cette rencontre avec le préfet que "la Chambre d'agriculture a bien compris les enjeux qui occasionnent ce retard". "Tous les acteurs de la filière sont conscients qu'il faut démarrer cette campagne au plus vite, et surtout pouvoir rentrer toutes les cannes", poursuit Frédéric Vienne. Désormais, l'enjeu est de pouvoir atténuer les répercussions de ce retard sur la trésorerie des planteurs, fait-il comprendre. 

Expliquer les problèmes rencontrés 

Pour le président du syndicat UPNA (Unis pour nos agriculteurs), cette rencontre s'est faite dans un esprit de "dialogue". "On a expliqué tous les problèmes qu'on est en train de subir dans les champs actuellement", dit Dominique Clain.

Il a pu rappeler les doléances des planteurs, notamment de l'Est, qui s'inquiètent de plus en plus du retard de démarrage de la campagne. Ces derniers expriment deux principales demandes : la prise en charge de leurs cannes par l'usine du Gol si celle-ci fonctionne effectivement dès le 26 juillet, et l'indemnisation par les industriels pour les cannes qui resteraient au sol en cas d'incapacité pour l'usine de Bois Rouge de les brasser en temps et en heure avant la fin de la campagne. Car, "vu le délai, l'industriel sera incapable de brasser les cannes", estime-t-il. Industriel qui, selon lui, n'a pu apporter aucune réponse quant à l'éventualité d'une telle indemnisation. 

7 millions d'euros de bénéfices de Tereos redistribués 

Dans ce contexte, les attentes sont d'autant plus fortes autour du plan de relance de la filière canne. "Ce n'est plus une question d'argent, mais de volonté de reprise en main de cette filière par tous les acteurs", estime Frédéric Vienne. 

Le secteur a pu être redynamisé avec 33 millions d'euros supplémentaires cette année, dont 7 millions sont issus du partage des bénéfices de Tereos, permis par la hausse des cours du sucre. Alors que cette prime d'intéressement a été versée aux planteurs mardi, elle ne serait pas suffisante pour permettre aux planteurs de s'en sortir face, notamment, à l'importante hausse des prix des engrais. "C'est une mascarade. (...) Ces millions ne couvrent pas toutes nos dettes", soutient Dominique Clain, le président de l'UPNA.