Les planteurs de cannes réunionnais sont inquiets et ils le font savoir. Frédéric Vienne, le président de la Chambre d'agriculture a confirmé que la campagne sucrière 2023 démarrera en retard. Elle débutera finalement aux alentours du 26 juillet et non à la fin de ce mois de juin.
Un décalage d'un mois qui s'explique par les réglages qui doivent encore être réalisés au niveau des usines de Bois Rouge, à Saint-André, et du Gol, à Saint-Louis, dans le cadre de leur transition énergétique. Les deux centrales vont passer du charbon à la biomasse, ce qui implique ainsi des modifications techniques majeures.
Une production aussi mauvaise que l'an dernier ?
"On est inquiet par rapport à ce démarrage tardif notamment avec les essais qui ont été réalisés. Nous souhaitons que ces essais soient concluants et qu'on puisse démarrer sereinement cette campagne même si cela se fera après le 26 juillet", réagit Frédéric Vienne.
Pour ne rien arranger, les prévisions de productions pour cette nouvelle campagne sont inquiétantes. Les agriculteurs tablent sur 1,3 millions de tonnes de canne à sucre, soit le même mauvais résultat que pour la précédente campagne qui avait elle aussi démarré avec du retard.
Frédéric Vienne interpelle l'interprofession
Le président de la Chambre verte redoute les conséquences pour les planteurs et leur trésorerie. Frédéric Vienne demande ainsi à l'interprofession Canne-Sucre de débloquer rapidement les reliquats de 2021 d'aides à la production ainsi que la revalorisation du prix du sucre aux alentours de 3 euros par tonne. "Ce qui pourrait amener une bouffée d'oxygène pour que les agriculteurs".
La question du foncier agricole fait également partie des sujets monopolisant la Chambre d'agriculture. Et en particulier celle des permis de construire sur les terres agricoles étudiées lors des commissions départementales de préservation des espaces naturels agricoles et forestiers.