Le bras de fer est relancé dans les hauts du Volcan. Gérard Bègue, le dernier éleveur de la zone pastorale du volcan, pourrait faire face au Parc National devant le tribunal. Au cœur de la discorde : un chemin de 200 mètres. Explications.
LP / Loïs Mussard •
Le Parc National doit-il se construire sans les Réunionnais, sans leurs traditions et sans leur culture ? Une nouvelle polémique est née dans les Hauts du volcan. Gérard Bègue, le dernier éleveur de la zone pastorale du volcan, pourrait bien se retrouver devant la justice, face au Parc National de La Réunion. En cause : un chemin d’environ 200 mètres qui est raviné par les pluies.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Comment concilier pastoralisme et Parc National ?
Une décision écrite
Ce chemin, Gérard Bègue l’a provisoirement réhabilité pour pouvoir s’occuper de son troupeau de bovins installé sur le plateau du cassé de la Rivière de l’Est. "Lors d’une réunion, nous nous étions mis d’accord, explique Gérard Bègue. Si les travaux ne pouvaient pas se faire dans l’immédiat, alors je pouvais remettre le chemin en l’état, comme je le fais depuis trente ans, en accord avec l’Office National des Forêts. Mais cette fois, je me retrouve devant le tribunal face au Parc National".
Aujourd’hui, il est menacé de répondre devant le tribunal à des actes de mutilation de la nature. "Le pied de tamarin est là, montre Gérard Bègue. Nous avons élagué les branches qui dépassaient dans le chemin, mais les branches ont repoussé. Je n’ai pas mutilé la forêt !".
Réaliser de l’élevage dans des conditions rustiques, c’est une passion que ses fils Jessy, 23 ans, et Noah, 7 ans, partagent déjà avec fierté. "Je suis arrivée ici j’avais trois ans, j’ai toujours fait ça et je ne me vois pas vivre autrement que dans la tradition, assure Jessy Bègue. Tout ce qu’on fait ici prend trois jours, alors que sur un élevage moderne, ça prendra trois heures". Mais pour la famille Bègue, le plaisir de la tradition est plus fort que le reste. "J’aime mon métier, il fait partie de ma vie", assure avec émotion Gérard Bègue.