Deux rassemblements ont eu lieu ce samedi 8 janvier à La Réunion. Le premier a commencé à 10 heures, à Saint-Pierre, et le second à 11 heures, au Barachois, à Saint-Denis.
"Les gens ont encore envie de résister"
"Non au pass sanitaire vaccinal, non à la dictature par la santé" affichait une pancarte au coeur du rassemblement dans le chef-lieu où plus de 500 personnes se sont mobilisées. Venus de toute l'île, des citoyens ont pris la parole contre le pass vaccinal qui va remplacer le pass sanitaire.
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Selon eux, "un cap a été franchi". "Ça fait longtemps que les limites sont dépassées, mais là le bouchon est encore poussé trop loin, et nous sommes hors de nous, assure une manifestante. Heureusement, les gens ont encore envie de résister".
Les propos d'Emmanuel Macron ne passent pas
"L'union fait la force donc on va défendre nos libertés, ajoute un autre citoyen présent dans le rassemblement. On nous raconte que des mensonges, l'Omicron n'est qu'un rhume, et ce pass vaccinal est inacceptable".
A Saint-Denis, les anti-pass sont déterminés à faire entendre leur désaccord face aux mesures restrictives du gouvernement. Les propos du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, au sujet des non-vaccinés, leur sont restés en travers de la gorge. "On est pas là pour subir ce genre de critiques, s'indigne Sophie. Peu importe qu'on soit vacciné ou non, on a le droit de choisir pour sa vie et ses enfants".
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La Fédération de Résistance Civique
Les associations et collectifs anti-pass forment désormais une Fédération de Résistance Civique. Un front commun "pour défendre leur liberté". Associations et collectifs espèrent redonner un souffle nouveau au mouvement anti-pass et anti-vax. Cette nouvelle entité est présidée par deux avocats et une délégation a été reçue en préfecture ce midi.
"Ce n'est plus une démocratie"
"Un échange intéressant et ouvert au cours duquel nous avons dit que nous n'étions pas d'accord avec les mesures locales," explique Maître Laëtitia Rigault, vice-présidente de la Fédération. Aujourd'hui, il n'y a pas d'obligation vaccinale et pourtant on a décidé de nous emmerder, ce n'est plus une démocratie et c'est ça qui nous gène".
L’objectif est de "mettre en commun les efforts contre le pass vaccinal et la vaccination obligatoire". "Non au pass vaccinal, non aux doses à répétition, non aux injections aux enfants et pour un retour à l'Etat de droit" : ce sont les principales revendications de la Fédération.
Ce que dit le texte de loi
Le texte transformant le pass sanitaire en pass vaccinal a été adopté par l'Assemblée nationale, cette semaine. Il doit encore être examiné au Sénat en début de semaine prochaine. Le calendrier initial du gouvernement, qui prévoyait une entrée en vigueur le 15 janvier, devrait être repoussé.
Le nouveau pass sera notamment exigé pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boissons (à l'exception de la restauration collective), aux foires, séminaires et salons professionnels, et aux transports publics interrégionaux (avions, trains, cars). Une exception, toutefois, dans le cas des transports : il n'y aura pas besoin du pass vaccinal pour les voyages justifiés par un "motif impérieux d'ordre familial ou de santé", un proche mourant par exemple, à condition de présenter un test négatif. Le texte précise toutefois n'être "pas applicable en cas d'urgence faisant obstacle à l'obtention du justificatif", sans préciser la nature de ces urgences.
Les salariés des secteurs concernés auront l'obligation de disposer d'un tel pass. Un "justificatif d'engagement dans un schéma vaccinal" pourra être suffisant, le temps de recevoir les doses requises. En outre, sur décision des préfets, l'accès aux grands magasins ou centres commerciaux pourra aussi être subordonné au pass vaccinal.
Par ailleurs, il sera toujours possible de présenter un résultat de test négatif pour accéder aux établissements et services de santé et médico-sociaux. Le système de pass sanitaire est en effet maintenu dans ces lieux.