Ce n'est pas la première fois, mais les syndicats de La Réunion s'inquiètent des conséquences. Face à la surpopulation carcérale à la maison d'arrêt de Majicavo à Mayotte, des détenus vont être transférés à la prison du Port à La Réunion.
Une dizaine de transferts par mois
La maison d'arrêt de Majicavo à Mayotte accueille 500 prisonniers aujourd’hui, alors qu’elle n’est adaptée que pour 230 prisonniers environ.
Une dizaine de transferts de détenus est donc prévue chaque mois vers la prison du Port, à la demande de la direction territoriale des services pénitentiaires de l'Outre-Mer.
Craintes de violences et affrontements
"On a connu des grosses vagues de transferts en 2013 et même avant, se souvient Alex Vissou, responsable régional UFAP-UNSA. A l’époque, ces transferts étaient fréquents, mais on a vu le résultat. Il y a un communautarisme qui s’était installé, on arrivait sur des phénomènes d’affrontements et de violences entre communautés".
Le syndicat craint de nouvelles formes de violences avec ces transferts. Le personnel du centre pénitentiaire du Port a des craintes majeures, et le profil des détenus ne les rassure pas.
Des détenus dangereux
"On nous envoie surtout la population pénale ingérable, des détenus avec des profils spécifiques et très dangereux, car ces détenus sont transférés « par mesure d’ordre et de sécurité », explique Alex Vissou, responsable régional UFAP-UNSA. On nous envoie aussi des détenus condamnés à des peines supérieures à 18 mois".
Pourquoi pas l’Hexagone ?
Ce syndicat demande plutôt "un transfert massif vers l’Hexagone qui a une capacité d’accueil plus grande sur les centres de détention". "Ici, nous avons déjà un système pénitentiaire réunionnais à bout de souffle, rappelle Alex Vissou. Ces transferts se font sans moyen derrière, donc c’est déplacer le problème et ce n’est pas une solution".
Alex Vissou se rend à Mayotte ce dimanche où il doit rencontrer ses collègues et le préfet pour discuter de ces transferts de détenus.