Des dégâts plutôt que des bonbons. Ces dernières années à La Réunion, à l'inspiration de la série de films d'épouvante American Nightmare, la nuit d'Halloween est devenue pour certains jeunes l'occasion de semer la pagaille dans certaines villes du département.
Saint-Denis, Sainte-Marie, Saint-Benoît ou Saint-Louis ont notamment connu leur lot de voitures, poubelles et mobilier urbain incendiés ou dégradés. L'an dernier, une cinquantaine d'incendies avaient été comptabilisés, et 19 personnes interpellées.
Aussi, la nuit du 31 octobre au 1er novembre est désormais cochée d'une croix rouge par les autorités locales, qui prennent des dispositions particulières pour cette fête devenue redoutée.
600 gendarmes et policiers mobilisés
Ainsi, la préfecture prend depuis plusieurs années des arrêtés interdisant la vente d'alcool à emporter, de carburant au détail et d'engins pyrotechniques ce jour-là, ou encore pour proscrire la consommation d'alcool sur la voie publique. Mesures qui risquent fort d'être reconduites à nouveau ce jeudi 31 octobre.
En outre, près de 600 policiers et gendarmes seront sur le terrain ce soir-là pour dissuader les fauteurs de troubles. Un dispositif désormais "classique", mais qui s'accompagne d'une nouveauté pour cette édition 2024.
"Risque sérieux de troubles"
Comme l'an dernier, des drones seront également employés dans certains quartiers sensibles afin de "garantir la sécurité des personnes et des biens." Estimant qu'il existe "un risque sérieux de troubles à l'ordre public", le préfet a effectivement pris deux arrêtés autorisant les forces de police et de gendarmerie à faire usage d'aéronefs équipés chacun de deux caméras aéroportées permettant "la captation, l'enregistrement et la transmission d'images", afin de concourir "au maintien de l'ordre public".
Caméra thermique
Quatre drones de la marque MAVIC (MAVIC 2 Zoom, MAVIC Pro 2, MAVIC Pro Modele Entreprise, Mavic Modele 3 T) , dont l'un, le 2 Zoom, est équipé d'une caméra thermique, seront ainsi autorisés à survoler et filmer certains quartiers considérés comme sensibles, afin de permettre l'identification d'éventuels contrevenants.
Pour la préfecture, qui invoque "l'ampleur de la zone à sécuriser" et "l'intérêt de disposer d'une vision grand angle pour permettre le maintien et le rétablissement de l'ordre public", le recours à de tels dispositifs "est nécessaire et adapté", alors qu'il n'existe pas, selon elle "de dispositifs moins intrusifs permettant de parvenir aux mêmes fins."
Quartiers ciblés
Les quartiers visés par ces arrêtés préfectoraux sont clairement définis : Camélias, Moufia et Chaudron à Saint-Denis en zone Police, mais aussi Europe/Fragrance/Beaulieu et Bras-Fusil à Saint-Benoît, Beauséjour, Le Verger et Les Gaspards à Sainte-Marie, ainsi que Flamboyant et Bagatelle à Sainte-Suzanne pour la zone Gendarmerie.
Le public sera informé en temps réel de l'emploi de ces drones via les réseaux sociaux du préfet, de la direction territoriale de la police nationale et de la Gendarmerie de la Réunion. Leur utilisation a été autorisée du jeudi 31 octobre à 18h jusqu'au vendredi 1er novembre à 6h du matin.