Des parlementaires réunionnais interpellent le gouvernement sur le traitement des déchets dangereux

Des batteries et des déchets spécifiques à exporter (photo d'illustration).
Dans un courrier, datant du 6 septembre, cinq parlementaires réunionnais interpellent le gouvernement sur la "situation inquiétante de la gestion des déchets dangereux à la Réunion".

Depuis plusieurs semaines, les sites de stockages sont pleins, et les batteries de voiture sont même refusées dans les déchetteries du Sud de l'île. 

Lundi 6 septembre, Jean-Hugues Ratenon, David Lorion, Karine Lebon, Jean-Luc Poudroux et Viviane Malet, cinq parlementaires réunionnais, ont signé un courrier à destination de la Ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Face à la crise sanitaire et la dérégulation du trafic maritime, des stocks de déchets dangereux s’accumulent à La Réunion. Actuellement, "la zone de Saint-André, seule habilitée pour l’entrepôt de ces déchets dangereux, a atteint le seuil de sécurité", rappellent les parlementaires.

'L'urgence de la situation"

Dans leur lettre, les parlementaires interpellent le gouvernement sur cette "situation inquiétante de la gestion des déchets dangereux à la Réunion". Ils demandent un entretien avec la ministre ainsi que le Ministre des Outre-Mer, et le Ministre délégué chargé des transports et les parlementaires de la Réunion. "Des solutions doivent être apportées rapidement, pour faire face à l’urgence actuelle mais aussi sur le long terme en garantissant la continuité d’un service public durable en matière de traitement des déchets sur notre territoire", écrivent les parlementaires.

Les particuliers gardent leurs déchets dangereux

Face à cette saturation, "les professionnelles tirent aussi la sonnette d’alarme" et "se retrouvent à conseiller à leurs clients de stocker eux-mêmes leurs déchets avec toutes les contraintes que cela impose". "Les particuliers eux-mêmes sont appelés à stocker batteries de véhicules avec les risques de fuites d’acide plombé", poursuivent les parlementaires dans leur courrier.

En juillet dernier, ils avaient déjà interpellé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, sur ce sujet, à l’Assemblée nationale. Elle avait reconnu "les risques variés que pourraient entraîner les zones de stockage arrivant à saturation". "Vous nous garantissiez alors que Suez et MSC étaient en contact afin de rechercher dans des délais les plus courts des solutions d’acheminement, rappellent les parlementaires. Avant de proposer un arrêté préfectoral sur la possibilité d’augmenter provisoirement la capacité de stockage de la plateforme. Les services de la DEAL, après expertise, émettaient toutefois un avis défavorable pour des raisons de sécurité".

D'autres conséquences possibles

Désormais, ils estiment qu’il est "urgent de mettre fin à cette situation afin d’éviter des problèmes connexes tels que des augmentations des dépôts sauvages, pollutions des sols et des cours d’eau, des départs d’incendie, autant de risques majeurs pour l’environnement. Mais aussi pour préserver la santé de notre population, contre des maladies comme le saturnisme dû aux plombs des batteries qui risquent de se retrouver dans la nature".