Discours de politique générale de Michel Barnier : les élus réunionnais réagissent

Le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale, le 1er octobre 2024, à l'Assemblée nationale.
Du pouvoir d'achat à l'immigration, le Premier ministre, Michel Barnier, a détaillé ses priorités, mardi 1er octobre, à l’Assemblée nationale. Son discours de politique générale a été chahutée par les députés. Réactions à La Réunion.

Michel Barnier a passé son grand oral, mardi 1er octobre. Le Premier ministre a tenu son discours de politique générale face à l’Assemblée nationale, près d’un mois après sa nomination.

Durant une heure et demie, face à une Assemblée chahutée par des députés, il a présenté les "grands chantiers" de son "gouvernement". Il dévoilé une série de propositions dont la revalorisation du Smic de 2% dès le 1er novembre. Pour faire à la dette colossale de la France, le Premier ministre annonce aussi une réduction des dépenses et la mise à contribution des plus fortunés et des grandes entreprises.

Il dit réfléchir à des aménagements en ce qui concerne la réforme des retraites, et assure que la lutte contre le réchauffement climatique sera au cœur de l'action de son gouvernement. A La Réunion, les politiques réagissent.

L’extrême droite attend "les actes"

Les réactions sont plutôt positives pour les membres du camp présidentiel qui juge le discours "constructif et rassembleur". Sans surprise, la droite républicaine assure qu'elle soutiendra totalement le gouvernement.

L’extrême droite explique de son côté qu’elle jugera les actes, notamment en matière d’immigration. Le Premier ministre souhaite qu'elle soit davantage maitrisée. "Je salue un discours posé et réaliste, a déclaré Joseph Rivière, député RN. Marine Le Pen l’a rappelé, il ne s’agit pas de porter allégeance au gouvernement, il s’agit d’être responsable car les Français ont besoin de plus de pouvoir d’achat".

Il nous faut revoir la fiscalité sur les entreprises, il faut travailler sur l’immigration illégale, sur la sécurité et relancer la situation économique pour redonner de la dignité aux Français et aux Réunionnais. Nous veillerons au grain au Rassemblement National.

Joseph Rivière, député RN

Jean-Luc Poudroux, adhérent au RN, estime pour sa part sur Réunion La 1ère que "c’est un discours d’austérité et de prudence car le Premier ministre essaie de faire plaisir à toutes les composantes de l’Assemblée". "On connait ses compétences et ses capacités de négociations, mais il n’y a pas de discours magique, c’est l’austérité qui s’annonce, prévient-il, estimant que la vie chère doit être une priorité à La Réunion. Le RN attend maintenant de voir les actes".

Les critiques à gauche

Les parlementaires de gauche, eux, ne voient pas de rupture avec le macronisme. Ils critiquent vivement la nouvelle équipe ministérielle.

La députée Karine Lebon affirme même qu'elle s'est ennuyée pendant ce discours de près de 90 minutes. Est-elle déçue ? "Pour être déçue, il aurait fallu s’attendre à quelque chose", répond-t-elle.

Le député, Philippe Naillet, s'inquiète lui de la baisse annoncée du budget des Outre-mer pour l'année prochaine. "On a des baisses de crédits qui vont aller de 150 à 200 millions d’euros, c’est très important notamment pour les aides aux entreprises", explique-t-il.

Je suis très inquiet car la situation économique est déjà difficile chez nous avec la crise du logement et la vie chère. Rien dans ce discours ne laisse penser que ces questions seront prises à bras le corps.

Philippe Naillet, député PS

 

"Sous couvert de "responsabilité budgétaire" et de réduction de la dette, ce gouvernement prépare un démantèlement des services publics et une nouvelle attaque contre les droits sociau", a réagi de son coté le député LFI, Jean-Hugues Ratenon.

 

La présidente de Région et du PLR, Huguette Bello, réagit aussi. "Cette approche qui sacrifie les besoins immédiats de la population sur l'autel de l'austérité, ne répond pas aux attentes des citoyens", assure-t-elle.

Toutefois, le PLR salue une avancée notable dans ce discours : la décision de ne pas soumettre au Congrès le projet de dégel du corps électoral en Nouvelle- Calédonie. Cette mesure, qui aurait pu raviver des tensions sur ce territoire, représente une opportunité d’apaisement et de dialogue, écrit le PLR.