Drogues de synthèse à La Réunion : un réseau de petits revendeurs qui sont aussi des consommateurs

Les trafics de stupéfiants prennent de l’ampleur à La Réunion.
Les drogues de synthèse se répandent toujours plus à La Réunion. Ces produits aux effets dévastateurs infiltrent le territoire sans l’aide d’un réseau organisé. Le trafic s’appuie plutôt sur des petits revendeurs, ce qui complique la tâche des enquêteurs.

Ces nouvelles drogues, appelées B13 ou encore "Le dou" ont été particulièrement localisées dans le Sud et sont à l’origine de 5 décès en l’espace d’un an selon le parquet de Saint-Pierre.

Des drogues et des revendeurs difficilement identifiables

Pour les enquêteurs, le premier écueil réside dans le caractère souvent intraçable de ces drogues de synthèse. D’après Olivier Clemençon, procureur de La République à Saint-Pierre, les substances passent souvent entre les mailles des analyses : « Contrairement aux drogues que l’on connait , on a affaire à des molécules qui sont changeantes ».

"Chaque consommateur est potentiellement un revendeur"

A la duplicité des substances, s’ajoute la multitude des revendeurs, qui s’approvisionnent à l’international sans réseau réellement structuré. Ce sont des petits dealers, qui en grand nombre, revendent la drogue pour financer leurs propres consommations et les substances se révèlent parfois très addictives comme le B13. Pour le parquet de St-Pierre, la lutte se révèle donc complexe, car « chaque consommateur est potentiellement un revendeur » s’inquiète Olivier Clemençon.

Pour limiter l’expansion du trafic, le procureur de la République estime que la répression ne peut suffire à elle seule, la prévention des conduites à risque est fondamentale et elle doit être portée aussi bien par les acteurs publics que par la cellule familiale .