Dimanche de vote ou pas, Johnny Payet n'a pas le choix : depuis 5h du matin, il est occupé à couper la canne sur son exploitation de la Ravine Glissante, à Sainte-Rose. Le planteur doit s'activer. La campagne sucrière démarre dans quatre jours, le jeudi 11 juillet.
"Là actuellement, mi doit coupe entre 2 tonnes et 2,5 tonnes par jour", explique l'agriculteur de 48 ans. La tâche est ardue et là où d'autres y verraient l'excuse parfaite pour ne pas aller voter, Johnny Payet estime quand à lui, qu'il faut trouver le temps d'y aller.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Pas de langue de bois
Alors entre deux séquences de coupe, il s'est rendu à son bureau de vote ce dimanche matin, afin d'accomplir son devoir. "Voter, c'est un devoir, même si après quand ou la fine mette banna en place, banna y connait pu ou", lance-t-il. La langue de bois, l'agriculteur ne connait pas.
Dans sa circonscription, comme dans les six autres de La Réunion, un candidat du Nouveau front populaire affronte un candidat du Rassemblement national. Et au-delà des idéologies, Johnny Payet espère que les doléances des agriculteurs, qui ont exprimé leur colère cette année dans tout le pays, seront prises en compte.
Quatorze ans de cannes
Les difficultés sont nombreuses, rappelle Johnny Payet. "Ca fait 14 ans mi travaille et na des fois, mi na un peu marre ! Le désherbant ou encore l'engrais... Il faut tout payer. C'est trop cher !" Alors forcément, il espère une baisse du prix des intrants, mais pas que...
"Y faut y monte un peu le prix de la tonne de cannes !", ajoute-t-il. Pas sûr que les députés de l'Assemblée nationale aient leur mot à dire sur la question. Johnny Payet estime qu'en tant que producteur de cannes, il survit plus qu'il ne vit. "Crois pas que nous devient riches avec les cannes ! Non, lé dur !"