Elections sénatoriales à La Réunion : Michel Vergoz fustige l'article 72-4 de la Constitution, "inutile et dangereux"

Lui aussi entend avoir son mot à dire pour la défense du statut de La Réunion.
Au tour de Michel Vergoz de présenter ce jeudi 14 septembre 2023 son programme pour les sénatoriales. S'il est élu, il entend défendre la fonction des conseillers municipaux et le droit automatique aux prestations sociales, mais aussi le statut de La Réunion par la suppression de l'article 72-4 de la Constitution.

C'est entouré de ses co-listiers de la liste "En trait-d'union pour La Réunion" que le maire de Sainte-Rose Michel Vergoz a présenté les lignes directrices de son programme pour les sénatoriales. 

Celui qui emmène la liste de la majorité présidentielle dit avoir "trois actions fondamentales" à mener s'il est élu sénateur le 24 septembre prochain. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Sénatoriales : Michel Vergoz

Renforcer les conseillers municipaux

La première consistera à "rassurer" les maires et conseillers municipaux autour des finances locales, par un "contrat de confiance renforcé entre le pouvoir central et les représentants des maires que sont les sénateurs".

Mais aussi, il souhaite asseoir l'importance des conseillers municipaux qui, fait-il comprendre, ont toute leur place dans la vie politique comme les maires et adjoints. Cela passerait notamment par la revalorisation de leurs indemnités. Ces conseillers municipaux, pour rappel, composent la grande majorité de ces "grands électeurs" appelés à voter lors du scrutin des sénatoriales. 

Automatiser le recours aux prestations sociales 

Michel Vergoz veut aussi faire de La Réunion un "territoire zéro non recours". L'objectif : que les Réunionnais qui ne demandent pas les prestations auxquelles ils ont droit puissent en bénéficier automatiquement, qu'il s'agisse de l'ASPA (allocation solidarité des personnes âgées), du RSA (revenu de solidarité active), de l'ACS (aide complémentaire santé) ou de la prime d'activité. Une "petite révolution tranquille", dit-il. 

A noter que ce dispositif n'est pas tout à fait nouveau puisqu'une expérimentation de cette démarche a déjà été lancée par le gouvernement en mars dernier, et que les communes de Saint-Louis et de Sainte-Rose se sont portées volontaires. 

Là aussi, la question du statut de La Réunion

Comme plusieurs autres candidats, lui aussi entend défendre le statut de La Réunion. Alors que d'autres concentrent leur attention sur l'article 73 de la Constitution, celui-ci ne représente plus aucun danger, considère Michel Vergoz. "La mère des batailles n'est plus celle-là" assure-t-il, qualifiant certains autres candidats de "batifoleurs". 

Dans son viseur, l'article 72-4 de la Constitution, qui autorise les évolutions de l'organisation, des compétences ou du régime législatif des collectivités d'outre-mer par consultation de ses électeurs. 

Pour la suppression de l'article 72-4

Il s'agit là d'un "article scélérat", "inutile et dangereux", qui "impose l'incertitude absolue, l'instabilité permanente concernant le statut institutionnel", peste Michel Vergoz.

"Les nouveaux bi-départementalistes que nous ne sommes pas, les départementalistes que nous sommes, ferons que si un prochain congrès est réuni à Versailles, les sénateurs que nous serons défendrons la suppression de ce 72-4, qui est inutile et dangereux, et qui n'a jamais été demandé par aucun DOM"

Michel Vergoz, liste "En trait-d'union pour La Réunion"

Pour rappel, quatre sénateurs doivent être élus le dimanche 24 septembre sur le département, pour un mandat de six ans. Huit listes ont été déposées en préfecture. Les sortants étant Nassimah Dindar, Viviane Malet, Michel Dennemont et Jean-Louis Lagourgue.