Ce 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. A La Réunion, l’égalité entre les femmes et les hommes est encore très loin. Travail, temps partiel, tâches domestiques, violences : l’Insee fait le point.
En ce lundi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’INSEE publie une étude sur les inégalités entre les hommes et les femmes à La Réunion. Au travail, comme à la maison, il reste du chemin à parcourir.
Moins en emploi, plus à temps partiel, moins rémunérées
À La Réunion, l’égalité professionnelle entre femmes et hommes est loin d’être acquise. Les femmes restent éloignées de l’emploi. Seules 42 % d’entre elles travaillent et lorsqu’elles travaillent, elles sont plus souvent à temps partiel, le plus souvent subi, et gagnent moins que les hommes.
Les Réunionnaises travaillent plus à temps partiel à 28 % contre 13 % des hommes. La moitié de ces femmes à temps partiel souhaiteraient pourant travailler davantage.
Leur salaire horaire net est aussi plus faible. Elles touchent en moyenne 12,5 euros de l’heure, contre 13,4 euros pour les hommes.
Une parentalité plus précoce et plus fréquente que dans l’Hexagone augmente la difficulté d’insertion des Réunionnaises sur le marché du travail. Pour celles qui travaillent, les revenus salariaux inférieurs augmentent le risque de difficultés financières. À La Réunion, une femme sur cinq vit seule avec ses enfants, et 61 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté.
Rarement des postes à responsabilités
Dans l’île, les femmes accèdent encore peu aux postes à responsabilités. Seules un quart d’entre elles dirigent des entreprises de dix salariés ou plus, et seules un quart occupent un des quelques 200 emplois d’encadrement supérieur ou de direction dans la fonction publique. Seules 37 % des entrepreneurs sont des femmes.
En politique, 17 % de femmes parmi les maires élu·es en 2020, aucune femme présidente au sein de la Région, du Département, des trois chambres consulaires ou des cinq communautés de communes (EPCI). À l’inverse, les femmes sont mieux représentées parmi les députés et sénateurs : cinq femmes pour six hommes.
Meilleures à l’école, mais dans moins de filières
Pourtant, les femmes réussissent mieux à l’école : 28 % de celles âgées de 25 à 54 ans détiennent un diplôme supérieur au bac, contre 23 % des hommes. Mais durant leurs études supérieures, les femmes sont moins présentes dans les filières scientifiques qui peuvent offrir de meilleurs débouchés.
À La Réunion, 9 % des femmes en emploi sont enseignantes, profession la plus représentée. 27 % d’entre elles occupent des postes peu valorisés d’agente d’entretien, d’aide à domicile ou aide-ménagère, de vendeuse, d’aide-soignante ou d’infirmière. Ces professions où les femmes sont surreprésentées ont été particulièrement mobilisées pendant le confinement.
Moins de temps libre pour les femmes
Bien qu’elles soient moins souvent en emploi, les femmes n’ont pas pour autant plus de temps libre : 5h40 par jour, soit ¾ d’heure de moins que les hommes en 2010.
Si les femmes ont moins de temps libre, c’est qu’elles consacrent nettement plus de temps aux tâches domestiques (ménage, cuisine, linge, courses, s’occuper des enfants ou des adultes, etc.) : 3h45 par jour, soit 1h30 de plus que les hommes.
Des violences plus fréquentes à La Réunion
En 2018, 25 femmes sur 10 000 ont été victimes de crime ou délit commis au sein du couple et enregistrés par les forces de sécurité à La Réunion. C’est plus que dans l’Hexagone (18 pour 10 000). Les Réunionnaises sont aussi plus souvent victimes de crimes et délits sexuels enregistrés hors cadre conjugal : 11 femmes sur 10 000 contre 9 dans l’Hexagone.
En 2020, dans un contexte de pandémie et de confinement, mais aussi de libération de la parole, les violences déclarées ont augmenté, encore plus à La Réunion que dans l’Hexagone : + 4,6 % pour les coups et blessures volontaires et + 3,5 % pour les violences sexuelles à La Réunion.