Une minute de silence a été observée ce jeudi après-midi dans tous les établissements scolaires du pays en hommage à la professeure d'espagnol poignardée mortellement hier par un élève de 16 ans dans un collège-lycée du Pays Basque, à Saint-Jean-de-Luz. A La Réunion, ce moment de recueillement s'est tenu un peu plus tôt qu'en métropole, à 15 heures locales, décalage horaire oblige.
L'ensemble de la communauté éducative locale condamne cet acte qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pour assassinat. A commencer par les élèves des établissements de l'île qui ne cachent pas leur émotion.
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"C'est impensable"
"Je ne comprends pas comment un élève peut en arriver à poignarder sa prof, c'est impensable", lâchent deux élèves du lycée privé de Saint-Charles, à Saint-Pierre. "C'est horrible, ce n'est pas censé arriver", rajoute une autre étudiante.
"Ce n'est pas normal de s'attaquer comme ça à un professeur, d'enlever la vie à quelqu'un", réagit également une élève du lycée Le Verger à Sainte-Marie. "C'est choquant de savoir que des élèves se baladent avec des couteaux à l'école pour tuer. C'est pas normal, surtout à notre âge", rajoute un camarade.
Des agressions qui se multiplient
"Ce qui s’est passé est très grave et ça montre aussi un peu l’état de notre société", estime pour sa part Patrick Picardo, le secrétaire général de la FRAPE, la Fédération réunionnaise des associations de parents d’élèves. "On voit malheureusement de plus en plus d’agressions d’enseignants dans nos écoles et donc oui, ça pourrait arriver également chez nous", lâche-t-il encore.
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L'école, un "sanctuaire qui n'est pas étanche à la violence"
Corinne Peyeré, la secrétaire académique du SNES-FSU parle quant à elle d'un drame "inadmissible". La responsable syndicale le martèle : "L'école doit rester un sanctuaire où les élèves peuvent aller travailler mais malheureusement, l'école n'est pas étanche à la violence".
Et pour éviter ce genre de drame, défend-elle, des moyens humains supplémentaires sont nécessaires. "Il faut plus d'adultes dans les établissements, plus de personnels à l'écoute des élèves et pour les encadrer", demande celle qui déplore que la réduction drastique des personnels de santé dans les établissements scolaires.
Les syndicats demandent plus de personnels
"On sait maintenant que les infirmiers, les médecins scolaires ou encore les conseillers psychologues se partagent sur plusieurs établissements, qu'il n'y a pas une présence sociale et médicale de tout instant et qu'il faut plus de personnels en vie scolaire. C'est une des réponses, je pense, pour faire en sorte que ces actes ne se reproduisent pas".
Mais pour l'heure, la priorité reste d'échanger et de discuter avec les élèves, défend Corinne Peyeré. Le Snalc Réunion alerte par ailleurs sur le manque de places et de moyens donnés aux instituts spécialisée pour les élèves qui relèvent de ces structures.
Car l'élève mis en cause, qui n'est pas connu de la justice, a déclaré être "possédé" et avoir entendu des voix avant de passer à l'acte. "Ce drame souligne l'urgence de la sécurisation des établissements, les limites d'une inclusion au forceps qui crée la violence et l'importance d'anticiper lors de comportements ascolaires", défend encore le Snalc.