Malgré les dispositifs mis en place, l’illettrisme touche encore 23% des Réunionnais. Il n’y a pas d’étude récente, mais selon les derniers chiffres connus, entre 115 et 120 000 Réunionnais sont illettrés.
La problématique est la même dans l’ensemble des Outre-mers, avec environ 20% d’illettrés en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, et jusqu’à 40% à Mayotte. Au niveau national, la France compte 7% d’illettrés.
La définition de l’illettrisme
Il faut distinguer l’illettrisme de l’analphabétisme. Une personne est illettrée quand elle n’a pas une maîtrise suffisante de la lecture et de l’écriture pour être autonome dans les situations simples de la vie courante, et cela malgré le fait qu’elle ait été à l’école.
Une personne analphabète n’a jamais été l’école et ne sait pas lire et écrire. Dans le monde, il y a aujourd’hui 14% d’analphabètes. En France, en revanche, grâce à l’école obligatoire, il y a moins d’1% d’analphabètes, mais environ 7% d’illettrés.
Les jeunes sont aussi concernés
A La Réunion, l’illettrisme ne concerne pas seulement les personnes les plus âgées. L’année dernière, plus de 25% des jeunes qui ont participé aux Journées Défense et Citoyenneté avaient des difficultés de lecture, alors que la moyenne nationale est aux alentours de 9%.
Une différence entre les hommes et les femmes
Les femmes sont presque deux fois moins illettrées à la Réunion : 16%, contre 30% d’hommes. L'écart est de 14 points, alors qu’il est seulement de trois points dans l’Hexagone.
A la Réunion, les femmes font de plus longues études et sont plus diplômées que les hommes. Pour autant, ça ne leur permet pas d’accéder d’avantage à un emploi : notamment parce qu’avec des études plus courtes; souvent dans les filières professionnelles, les garçons trouvent plus facilement du travail.
L’illectronisme s’ajoute à l'illettrisme
Aujourd’hui, la difficulté à maîtriser les outils numériques s’ajoute à l'illettrisme. Il y a même un mot pour ça : l’illectronisme. De nombreuses personnes âgées ne savent pas se servir d’un ordinateur.
Le problème s’est encore amplifié avec la crise Covid, car une série de démarches sont devenues possibles uniquement sur internet. C’est un peu la double peine pour ceux qui ont du mal à lire et à écrire et qui, en plus, ne maîtrisent pas les outils numériques.