Entreprises en difficulté : le nombre de procédures de sauvegarde en hausse de 30% au 3ème trimestre 2023

Palais de justice de Champ-Fleuri (photo d'illustration)
Depuis le début de l'année, un nombre croissant d'entreprises ont recours aux procédures de sauvegarde afin de tenter de sauver leur activité. Et la Réunion n'échappe pas à la règle. Plusieurs centaines d'entreprises sont en grande difficulté au 3ème trimestre 2023. Elles sont 30 % plus nombreuses par rapport à 2022 sur la même période.

A Saint-Denis, le tribunal de commerce est engorgé tous les mercredis avec les dossiers de demande de plan d'apurement des créances ou de liquidation.

Les entreprises en difficulté sont de plus en plus nombreuses, et cela quel que soit le secteur d'activité. Ce qui se traduit par une multiplication des procédures de sauvegarde depuis le début de l'année.

Multiplication des liquidations judiciaires

"Très fréquemment, désormais, nous sommes saisis de procédures de liquidation judiciaire concernant de très petites entreprises et donc, de fait, on se rend compte qu'on est dans une situation de rattrapage par rapport aux années antérieures", analyse Bernard Mollier, le président délégué du tribunal de commerce de Saint-Denis.

Au 3ème trimestre 2023, le nombre de procédures est en hausse de 30% par rapport à l'année dernière, à la même période. "Et si l'on compare par rapport à 2019, au niveau national, on observe une hausse de 8%", indique encore Bernard Mollier.

Une situation qui pourrait encore s'aggraver

"Depuis 2019, nous vivions un peu dans une bulle artificielle et désormais on est rattrapé par la réalité, explique le magistrat. Puisqu'il y a eu le Covid qui nous a impactés et il est vrai que les difficultés sont bien présentes pour les entreprises qui ont du mal à rembourser les premières échéances des PGE, les Prêts garantis par l'Etat".

Et cette tendance à la hausse des procédures collectives risquent fort de se poursuivre. "Selon une étude réalisée au niveau national par les greffes des tribunaux de commerce, la situation risque en effet de durer, voire de s'aggraver sur le second semestre 2023. Ce n'est pas bon pour l'économie réunionnaise et ce n'est pas bon pour l'emploi", déplore Bernard Mollier.