Dans un courrier au Premier ministre, ce vendredi 26 février, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts tire la sonnette d’alarme sur la gestion des hôpitaux et des évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion. Elle demande d’urgence plus de moyens humains et matériels.
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, interpelle le Premier ministre, Jean Castex, dans un courrier, ce vendredi 26 février. L’ancienne ministre des Outre-mer et ancienne députée, tire la sonnette d’alarme sur la gestion des hôpitaux et des évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion.
Un plan de soutien aux hôpitaux en urgence
Elle demande d’urgence "un plan global de soutien pour les structures hospitalières et les personnels soignants de Mayotte et de La Réunion", face à l’explosion du nombre de cas de coronavirus et de variants dans les deux départements français de l’Océan Indien.
Ericka Bareigts demande "un soutien en matériel et en moyens humains" pour l’hôpital de La Réunion, ainsi que des moyens exceptionnels pour l’hôpital Mahorais. "Ces moyens matériels et humains permettront aux Mahorais de rester sur leur territoire, proches de leurs familles, durant leur période d’hospitalisation, mais également de libérer la pression sur le CHU de La Réunion", estime la maire de Saint-Denis.
Une phase critique de l’épidémie à La Réunion
Avec un taux d’incidence en augmentation constante à La Réunion, Ericka Bareigts estime que "nous atteignons une phase critique de basculement possible de l’épidémie". Elle souligne que "le taux de dépistage du variant sud-africain est en augmentation nette et constante, avec aujourd’hui un seuil atteint à plus de 50%".
Pour faire face à la situation sanitaire dans l’Océan Indien, l’Agence Régionale de Santé de La Réunion a annoncé une hausse de la capacité hospitalière des lits en réanimation. Mais selon l’ancienne ministre ce "plan présenté par l’ARS implique la fermeture de 12 blocs opératoires pour atteindre 125 places en réanimation". "Ce sont donc autant de soins considérés comme non urgents qui doivent être retardés, un accueil dégradé dans les services d’urgence, une prise en charge moins efficace des maladies longue durée très présentes parmi la population réunionnaise", écrit Ericka Bareigts.
Navires hôpitaux, accords sanitaires avec d’autres pays ?
Selon elle, il est "urgent aujourd’hui d’étudier toutes les solutions : navires hôpitaux armés, ESCRIM, territorialisation de la stratégie vaccinale, ou encore accords sanitaires avec les pays de la zone pour y rapatrier une partie de ressortissants français vivant hors de la Réunion".
Eviter que le CHU de La Réunion soit "à bout de souffle"
La Réunion accueille actuellement en moyenne quatre patients covid de Mayotte par jour, via les évacuations sanitaires et au titre de la solidarité régionale. "Notre hôpital réunionnais atteint désormais des taux de saturation avoisinant les 95%. Il est occupé à plus de 80% par des patients issus des évacuations sanitaires de la zone océan indien dont le séjour moyen est de plus de 12 jours, écrit Ericka Bareigts. Que se passera-t-il si nous subissons une augmentation incontrôlable du nombre de cas lié à la forte présence du variant sud-africain comme cela a été le cas à Mayotte ? Nous affronterions notre nouveau pic épidémique avec un hôpital saturé et des personnels hospitaliers à bout de souffle".