Ils sont en grève illimitée à compter de ce lundi 9 septembre. Les 400 salariés de l’entreprise Evollys craignent de voir l’URCOOPA reprendre la direction de l’abattoir. Une situation qu’ils ont pour certains déjà connu et dont ils gardent un mauvais souvenir.
Si l’URCOOPA reprend la direction de l’abattoir, il risque d’y avoir pleins de problèmes comme avant : licenciements, les conditions de travail n’étaient pas les mêmes.
Nathalie, gréviste
Une bataille judiciaire engagée
Actuellement, Duchemann et Grondin est en charge de la gestion de l' UES Evollys. L'URCOOPA veut remettre en question le contrat d'associés et s'est pour cela engagée dans une bataille judiciaire pour la récupérer, indique le CSE d'Evollys. La décision est attendue le 19 septembre prochain.
Aujourd’hui, il y a trois sociétés qui sont imbriquées l’une dans l’autres, et une seule gouvernance. Demain, si URCOOPA reprend la main sur certains outils et peut-être pas sur d’autres, on va perdre cette souplesse qu’on a sur le marché et la réactivité auprès des clients et des collectivités.
Cédric Duchemann, directeur des sociétés Duchemann et Grondin
" L’URCCOPA nous a déjà abandonné "
La coopérative agricole, qui détient 100% de la société Evollys, aurait lâchement abandonné ses salariés en 2017, de l’avis de ces derniers, au moment où l’abattoir affichait un déficit de 23 millions d’euros.
Les 400 salariés grévistes refusent que l’URCOOPA reprenne la gouvernance de l’entreprise d’abattage, cassant du coup le protocole signé il y a 7 ans. Ils craignent de changer de patron, de statut, mais surtout un affaiblissement de l’entreprise, voire sa fermeture.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Une décision de justice attendue pour le 19 septembre
Si ce lundi 9 septembre au matin, les volailles ont bien été livrées aux clients, l’usine est à l’arrêt. Il n’y aura en effet pas d’abattage aujourd’hui, et jusqu’à nouvel ordre. Les éleveurs ont été prévenus pour limiter l’impact, expliquent les grévistes.
Ils ne reprendront le travail que quand l’URCOOPA aura renoncé à gouverner leur entreprise. Ils sont prêts à en discuter autour d’une table avec le préfet de La Réunion. Une première réunion a eu lieu vendredi 6 septembre en préfecture, mais aucune solution n'a été proposée.
Pour les salariés en grève, il y a urgence à agir, la décision de justice intervenant le 19 septembre prochain.