Harcèlement moral: 6 mois de prison avec sursis requis à l'encontre de Jean-Claude Lacouture, jugement attendu le 25 avril

Arrivée de Jean-Claude Lacouture au tribunal correctionnel de Saint-Pierre
Le maire de l'Etang-Salé sera fixé sur son sort le 25 avril prochain. Il comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre, pour harcèlement moral à l'encontre de l'ancienne directrice du CCAS de la commune. 
L'actuel maire de l'Etang-Salé, Jean-Claude Lacouture s'est expliqué aujourd'hui, devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre à propos d'une affaire de harcèlement moral dans lequel il serait impliqué. La victime, est l'ancienne directrice du CCAS, centre communale d’actions sociales de la commune, Mireille Malet.
Mireille Malet ancienne directrice du CCAS au premier plan, et Jean-Claude Lacouture au second


Entre 2015 et 2017, la cadre de la fonction publique se dit prise en grippe (humiliations, vexations). Elle est alors mise en congé maladie pour burn-out. À son retour de congé maladie, elle est démise de ses fonctions et est même sanctionnée pécuniairement par la suppressions de ses primes professionnelles. Elle est ensuite reléguée à un poste de chargée de mission au logement. Pour la première fois de sa carrière politique, Jean-Claude Lacouture a été  appelé à la barre pour répondre à ces accusations.

Après plus de 4 heures d'audience, le procureur a requis à l'encontre du maire de l'Etang-Salé 6 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende. Il a également demandé la publication en mairie et dans la presse quotidienne de ces condamnations si elles sont bien évidemment retenues par les magistrats. Le délibéré sera rendu le 25 avril prochain. 

 

La directrice de cabinet également à la barre


Dans la salle d'audience, Marie-Claude Lapierre, sa directrice de cabinet devra quant à elle s'expliquer sur des faits de "recel de bien provenant d'une prise illégale d'intérêts". Des faits qui remontent à 2011. A l'époque, cette proche du maire fait l'acquisition auprès de la commune, d'une case et d'une parcelle dans le quartier très prisé de La Lagune. Elle y fait construire une luxueuse demeure.
Tout cela, sous le regard des soeurs Hoareau, principales héritières de la parcelle concernée. Un bien dont elles n'avaient pu hériter, à cause d'une dette. " Moi aussi j'aimerais bien acheter un terrain à 66 000 € à Etang-Salé les bains. Qui ne rêverait pas de ça? Qu'elle nous paye tous les dommages et intérêts de tout le mal qu'elle a pu nous faire [...] pour essayer d'honorer la mémoire de mon papa " réclame Frédérique Hoarau, une des héritières. Des faits aujourd'hui prescrits pour le maire qui ne peut pas être poursuivi dans cette affaire.

Le rappel des faits avec ce reportage de Laurent Pirotte et Loïs Mussard : 
 
©reunion


 
"Une erreur de recrutement" selon Jean-Claude Lacouture
Une seule question au centre des débats ce jeudi au tribunal correctionnel de Saint-Pierre :Jean-Claude Lacouture a-t’il commis cette infraction d’harcèlement moral?Pas de doute pour le procureur qui souligne que pendant 2 ans, les relations entre la victime Mireille Malet et le maire de l’Etang-Salé étaient loin d’être cordiales sereines et dignes. Même si Jean-Claude Lacouture a tenté de le fait croire tout au long de l’audience.  Et le parquet de rappeler les mails envoyés par le prévenu à sa victime, des propos vexatoires, désobligeants avec une mise au placard de l’ancienne directrice du CCAS qui après 2 arrêts-maladie a demandé sa mutation.

"C’est une erreur de recrutement" : ce sont les termes de Lacouture et rien que ces termes caractérisent le harcèlement.

Les actes de brimades répétés du prévenu ont beaucoup affecté la santé de la victime, un comportement qui relève de l’abus de pouvoir selon le procureur qui a requis 6 mois de prison avec sursis et 10 000€ d’amende.
Le jugement du tribunal devra être affiché en mairie et dans les journaux. Un jugement mis en délibéré au 25 avril prochain.

Compte-rendu d'audience: Suzette Emma