La pluie continue de tomber dans le Sud de La Réunion. Ce jeudi 1er février, le préfet, Jérôme Filippini, s’est rendu sur le terrain à l’Etang-Salé pour se rendre compte des dégâts causés par les fortes pluies de ces derniers jours.
Encore des pluies à venir
Quatre personnes ont perdu la vie dans le Sud aux abords de radiers et de ravine en crue. Le préfet de La Réunion appelle à la prudence, alors que le sud de l’île est toujours placé en vigilance orange fortes pluies et orages. De fortes précipitations sont encore attendues à Saint-Joseph et à Saint-Philippe dans la journée. Les autres zones de l’île sont en vigilance jaune.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le préfet de La Réunion s’est rendu près d’un radier et aux abords de l’Etang ou quelques riverains ont été inondés. "On déplore quatre morts ces derniers jours, c’est autant que lors du cyclone Belal", remarque Jérôme Filippini.
"Des morts que l'on aurait pu éviter"
"Autant lors du cyclone, on a la capacité à prévenir et prévoir en disant aux Réunionnais de se mettre à l’abris, autant il y a eu des imprudences sur ces phénomènes de pluies torrentielles", déplore le préfet de La Réunion qui ne veut pas pour autant "culpabiliser les Réunionnais".
On pense à leur famille, ce sont des morts que l’on aurait pu éviter, je vous en prie soyez prudents.
Le préfet de La Réunion
Faire courir des risques aux secouristes
Les pompiers ont tenu aussi à rappeler que se mettre en danger, c’est aussi faire prendre des risques aux secouristes. "Franchir une barrière c’est prendre un risque inconsidéré, la nature est plus forte", rappelle Frédéric Léguillier, directeur du SDIS de La Réunion.
"Parfois, on doit se retirer pour notre propre sécurité, car pour une personne, des dizaines de personnes s’exposent pour porter secours", insiste le colonel Frédéric Labrunye, commandant de la gendarmerie de La Réunion.
Des ponts plutôt que des radiers
Sur la commune de l’Etang-Salé, les ravines débordent et les radiers sont abîmés. Les remplacer par des ponts serait la solution, mais cela coûte cher rappelle Mathier Hoarau, le maire de l’Etang-Salé.
De son côté, le préfet de La Réunion rappelle que "l’on peut utiliser des moyens avec le Fond Vert". "Il pourrait être de 30 millions d’euros pour restituer l’écoulement de l’eau là où elle doit passer", assure Jérôme Filippini.
A la rencontre des sinistrés
Le préfet est aussi allé à la rencontre des habitants sinistrés de la cité Pétrole qui ont eu les pieds dans l'eau. Une telle situation ne s'était pas produite depuis plusieurs décennies. "C’est la première fois de ma vie que je me retrouve avec de l’eau jusqu’à mes genoux, j’ai passée la nuit assise sur mon lit, je ne pouvais pas circuler, il y avait de l’eau partout", raconte Marie-Céliane Hibon, habitante sinistrée.
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30 ans de constructions effrénées
Les inondations s’expliquent aussi par le fait que des canalisations étaient bouchées faute d’entretien. "En moins de 30 ans, on est passé de 8 000 à 15 000 habitants, on a construit, on a fait des bâtiments et des logements sociaux sans prévoir les évacuations, aujourd’hui on paie cela", assure Mathieu Hoarau, maire de l'Etang Salé.
Selon le préfet, des constructions ont aussi entravé le passage naturel de l’eau dans certaines zones.
En 30 ans, on a comblé des ravines, on a construit dessus légalement ou illégalement, et aujourd’hui il y a 30 à 40 maisons en danger.
Jérôme Filippini
En attendant, face à la saturation des sols en eau, les risques de crues, d'inondation et de glissements de terrain sont toujours importants. Après quasiment un mois de pluies intenses sur l’île, Météo France Réunion prévoit une accalmie à partir de la semaine prochaine.