Eteindre les lumières pour sauver les pétrels : des associations dénoncent l’inaction de plusieurs villes dont Saint-Pierre

Le Pétrel de Barau
Dans le cadre de l’opération "Les Jours de la Nuit", les villes de La Réunion limitent leur éclairage pour protéger les pétrels. Des associations de protection de l’environnement estiment que certaines, dont Saint-Pierre, ne respectent pas les préconisations. Elles vont donc éteindre elles-mêmes les lumières.

Depuis le 7 avril, les villes de La Réunion sont plongées dans le noir à la nuit tombée. L’éclairage lumineux sur la voie publique est réduit. L’opération "Les Jours de la Nuit" a commencé et va durer jusqu’au 3 mai. L’objectif est de protéger les pétrels et d’éviter l’échouage de ces oiseaux.

Sauf que d’après des associations de protection de l’environnement, plusieurs villes, dont Saint-Pierre, ne respectent par ces préconisations. Greenpeace, ATTAC, Extinction rébellion et Citoyen pour le Climat ont donc décidé depuis hier d’éteindre elles-mêmes les lumières dans les lieux publiques de ces différentes villes.

"Que les communes fassent un effort"

Cette année, 17 communes sur les 24 de La Réunion se sont engagées dans une démarche d'extinction de l'éclairage. Pourtant, selon ces associations, plusieurs villes dont Saint-Pierre ne respectent pas les engagements pris auprès du Parc National. Il pourrait donc y avoir un très grand nombre de pétrels échoués sur le littoral.

"Il serait bon que toutes les communes fassent un effort, et surtout Saint-Pierre où il y a un échouage massif de pétrels", explique Hélène, membre de l’association Greenpeace à La Réunion.

Des actions de force pour éteindre les lumières

Les membres de ces associations ont donc décidé d’agir. "On va éteindre les lumières sur le front de mer de Saint-Pierre, sans aucune dégradation, de Terre Sainte à la Ravine Blanche, explique Hélène. On a déjà commencé à Terre Sainte, on les éteint et on essaie de sensibiliser les citoyens et les associations sportives pour leur demander de faire un effort pour éteindre les lumières et notamment celles des complexes sportifs".

La SEOR estime qu’entre 900 et 1200 pétrels vont s’échouer entre le 1er avril et le 12 mai. D’où cette action de force.

Le pic d’envols de pétrels

"C’est actuellement le pic d’envols des jeunes pétrels, des espèces endémiques menacées d’extinction, rappelle Hélène, membre de l’association Greenpeace à La Réunion. Ils sont extrêmement gênés par la pollution lumineuse, et toutes ces lumières qui restent allumées toute la nuit".

Guider par les reflets des astres sur la mer

Cet oiseau marin endémique de La Réunion vit en mer toute l'année, mais revient sur l'île pour se reproduire. A la nuit tombée, ils rejoignent leurs colonies sur le Piton des Neiges et le Grand Bénare. Après la période de reproduction de septembre à avril, les petits pétrels doivent prendre leur envol pour rejoindre l'océan.

Ils suivent alors le reflet de la lune et des étoiles sur la mer. Mais lorsque les lumières artificielles se confondent avec ces reflets censés les guider, ils s'échouent au sol, et sont incapables de s'envoler à nouveau par leurs propres moyens.

Que faire en cas de découverte d'un pétrel échoué ? 

  • mettez le dans un carton 
  • ne le nourrissez pas 
  • appelez le centre de soins de la SEOR au 0262 20 46 65, qui le prendra en charge et le relâchera rapidement