Le ministère de l'Intérieur propose aux auto-écoles un protocole sanitaire "allégé", applicable dès le 6 juillet. A La Réunion comme en Métropole, les syndicats appellent au boycott.
Un nouveau protocole sanitaire entre en vigueur ce lundi 6 juillet. Des conditions applicables lors des examens du permis de conduire. Sur le site de la sécurité routière, le Gouvernement indique qu’il s’agit d’une version consolidée "de l’annexe II modifiée de la note d’information du 22 mai 2020 relative à l’examen du permis de conduire qui allège les contraintes sanitaires auxquelles sont soumis les inspecteurs du permis de conduire".
Les housses et les visières laisseront place à l’installation d’une protection souple entre les places avant et les places arrière du véhicule comme c'est actuellement le cas dans certains taxis et VTC, pour lesquels ce protocole est simplement recommandé. Si les parois ne sont pas installées, les examens ne pourront se tenir.
Pour Stacy, 19 ans, qui passe bientôt son permis de conduire, ce nouveau protocole ne "change pas grand chose à la protection face au COVID. Je serai en contact avec l’inspecteur à côté de moi. Je ne me sentirai pas forcément protégée" confie la jeune fille. "Pour moi, ce nouveau protocole n’apporte rien de plus" conclut-elle. De son côté, Laurie considère cette mesure "plus efficace. C’est mieux qu’une visière qui peut gêner. Je me sentirai plus protégée".
Pour Patrick Lefèvre, gérant d’une auto-école dans le Sud de l’île, "cette séparation est censée protéger les passagers avant, qui eux-mêmes, n’ont aucune protection entre eux puisqu’ils sont côte à côte. C’est aberrant !" lance-t-il. Pour lui, "il suffirait de porter une visière et un masque pour se protéger. Il y a un nettoyage qui est fait entre chaque passage d’examen". Le professionnel s’interroge : "ce qui nous interpelle, c’est pourquoi est-ce qu’il y a une obligation ?"
A la question "allez-vous boycotter le nouveau protocole, comme le proposent les syndicats ?" Patrick Lefèvre, qui a une auto-école, répond "on ne peut pas se permettre d’être rigide car il en va des candidats. Ce qui est dérangeant, ce sont les frais supplémentaires qui s’ajoutent encore à nos dépenses. On a déjà beaucoup souffert depuis le confinement, on a dû s’équiper en conséquences pour protéger les candidats et les employés" poursuit-il.
"Mon fils, qui a aussi une auto-école, s’est renseigné sur le prix du plexiglass. Cela se vend au m2 et on peut compter une centaine d’euros ! En plus, ça nous a pris de court. Comment trouver du matériel adapté en si peu de temps ?" conclut-il.
Dans un courrier, les syndicats nationaux d’auto-écoles expliquent que "la mise en place de cette paroi entre les places avant et arrière n’apporte aucune plus-value au port de la visière, d’autant qu’elle ne protègera l’inspecteur que du représentant de l’école de conduite". Pour ces derniers, "il faut laisser aux professionnels le choix d’utiliser une paroi souple ou d’utiliser le masque et la visière, comme dans la version précédente du protocole". Un sentiment partagé par les syndicats à La Réunion. Pour Léonus Dubard, président du CNPA, Conseil National des Professions de l’Automobile, "cela donne l’impression que l’accompagnateur est un pestiféré. Il ne va pas cracher sur les personnes devant lui !" Pour ce dernier, il s’agit d’une "décision hâtive. Il faut arrêter de marcher sur la tête ! Cette cloison va beaucoup nous coûter alors qu’entre chaque passage d’examen, on fait déjà le nécessaire. Je vous donne un exemple : quand on est dans un commerce, il n’y aura pas forcément une personne qui va passer désinfecter les produits à chaque fois qu’un client l’aura touché !"
Le président du CNPA qui gère également une auto-école s’inquiète. "C’est impossible de nous demander de faire des efforts. On nous dit ça du jour au lendemain. Ce n’est pas de la mauvaise volonté mais le 6 juillet il y aura un gros problème. On ne sera pas équipé ou alors on sera équipé de la mauvaise façon". En colère, Léonus Dubard affirme avoir demandé une rencontre avec le préfet. "Avec les autres syndicats nous avons envoyé un courrier au préfet. On lui a demandé de nous recevoir et jusqu’à ce jour nous n’avons eu aucune réponse. Tous les syndicats sont sur le pont. Moi lundi, je serai au centre d’examen de Saint-Pierre et je serai sur le pont ! J’invite les auto-écoles de l’île à ne pas répondre à l’appel car de toute façon, on ne peut pas" conclut-il.
Contactée, la préfecture n’a pas donné suite à nos sollicitations. A La Réunion comme en Métropole, les syndicats appellent ainsi toutes les auto-écoles à boycotter le nouveau protocole. Ils réclament son annulation. "Ce protocole s’avère être plus contraignant que l’ancien. De plus cette administration nous octroie 5 jours ouvrés pour appliquer ces changements, on croit rêver !" écrivait l’UNIC, Union Nationale des Indépendants de la Conduite, le 1er juillet sur Facebook. Les syndicats appellent également les auto-écoles à maintenir le protocole actuel.
Pour rappel, l’examen du permis de conduire a repris le lundi 8 juin 2020 à La Réunion. Depuis, les candidats s'arment de patience. Les mesures spécifiques mises en place ralentissent considérablement le rythme des examens.
Le protocole actuel, le voici :
Les housses et les visières laisseront place à l’installation d’une protection souple entre les places avant et les places arrière du véhicule comme c'est actuellement le cas dans certains taxis et VTC, pour lesquels ce protocole est simplement recommandé. Si les parois ne sont pas installées, les examens ne pourront se tenir.
"Ce nouveau protocole n’apporte rien de plus"
Pour Stacy, 19 ans, qui passe bientôt son permis de conduire, ce nouveau protocole ne "change pas grand chose à la protection face au COVID. Je serai en contact avec l’inspecteur à côté de moi. Je ne me sentirai pas forcément protégée" confie la jeune fille. "Pour moi, ce nouveau protocole n’apporte rien de plus" conclut-elle. De son côté, Laurie considère cette mesure "plus efficace. C’est mieux qu’une visière qui peut gêner. Je me sentirai plus protégée".
Pour Patrick Lefèvre, gérant d’une auto-école dans le Sud de l’île, "cette séparation est censée protéger les passagers avant, qui eux-mêmes, n’ont aucune protection entre eux puisqu’ils sont côte à côte. C’est aberrant !" lance-t-il. Pour lui, "il suffirait de porter une visière et un masque pour se protéger. Il y a un nettoyage qui est fait entre chaque passage d’examen". Le professionnel s’interroge : "ce qui nous interpelle, c’est pourquoi est-ce qu’il y a une obligation ?"
"Ça nous a pris de court"
A la question "allez-vous boycotter le nouveau protocole, comme le proposent les syndicats ?" Patrick Lefèvre, qui a une auto-école, répond "on ne peut pas se permettre d’être rigide car il en va des candidats. Ce qui est dérangeant, ce sont les frais supplémentaires qui s’ajoutent encore à nos dépenses. On a déjà beaucoup souffert depuis le confinement, on a dû s’équiper en conséquences pour protéger les candidats et les employés" poursuit-il.
"Mon fils, qui a aussi une auto-école, s’est renseigné sur le prix du plexiglass. Cela se vend au m2 et on peut compter une centaine d’euros ! En plus, ça nous a pris de court. Comment trouver du matériel adapté en si peu de temps ?" conclut-il.
Dans un courrier, les syndicats nationaux d’auto-écoles expliquent que "la mise en place de cette paroi entre les places avant et arrière n’apporte aucune plus-value au port de la visière, d’autant qu’elle ne protègera l’inspecteur que du représentant de l’école de conduite". Pour ces derniers, "il faut laisser aux professionnels le choix d’utiliser une paroi souple ou d’utiliser le masque et la visière, comme dans la version précédente du protocole". Un sentiment partagé par les syndicats à La Réunion. Pour Léonus Dubard, président du CNPA, Conseil National des Professions de l’Automobile, "cela donne l’impression que l’accompagnateur est un pestiféré. Il ne va pas cracher sur les personnes devant lui !" Pour ce dernier, il s’agit d’une "décision hâtive. Il faut arrêter de marcher sur la tête ! Cette cloison va beaucoup nous coûter alors qu’entre chaque passage d’examen, on fait déjà le nécessaire. Je vous donne un exemple : quand on est dans un commerce, il n’y aura pas forcément une personne qui va passer désinfecter les produits à chaque fois qu’un client l’aura touché !"
Les syndicats appellent au boycott
Le président du CNPA qui gère également une auto-école s’inquiète. "C’est impossible de nous demander de faire des efforts. On nous dit ça du jour au lendemain. Ce n’est pas de la mauvaise volonté mais le 6 juillet il y aura un gros problème. On ne sera pas équipé ou alors on sera équipé de la mauvaise façon". En colère, Léonus Dubard affirme avoir demandé une rencontre avec le préfet. "Avec les autres syndicats nous avons envoyé un courrier au préfet. On lui a demandé de nous recevoir et jusqu’à ce jour nous n’avons eu aucune réponse. Tous les syndicats sont sur le pont. Moi lundi, je serai au centre d’examen de Saint-Pierre et je serai sur le pont ! J’invite les auto-écoles de l’île à ne pas répondre à l’appel car de toute façon, on ne peut pas" conclut-il.
Contactée, la préfecture n’a pas donné suite à nos sollicitations. A La Réunion comme en Métropole, les syndicats appellent ainsi toutes les auto-écoles à boycotter le nouveau protocole. Ils réclament son annulation. "Ce protocole s’avère être plus contraignant que l’ancien. De plus cette administration nous octroie 5 jours ouvrés pour appliquer ces changements, on croit rêver !" écrivait l’UNIC, Union Nationale des Indépendants de la Conduite, le 1er juillet sur Facebook. Les syndicats appellent également les auto-écoles à maintenir le protocole actuel.
Pour rappel, l’examen du permis de conduire a repris le lundi 8 juin 2020 à La Réunion. Depuis, les candidats s'arment de patience. Les mesures spécifiques mises en place ralentissent considérablement le rythme des examens.
Le protocole actuel, le voici :
- le port du masque est obligatoire pour tous les passagers du véhicule.
- chaque voiture doit être équipée d’une plaque en plexiglas et/ou de visières de protection.
- le poste de conduite doit être désinfecté à chaque passage.
- l’inspecteur ne doit plus toucher les pièces administratives (carte d’identité, convocation, etc.), ni même utiliser de bordereau.
- la climatisation ne doit pas être activée durant l’examen.