C'est la fête du travail. Dans l'Hexagone, le ministère de l'intérieur annonce 270 rassemblements sur le territoire. Entre 120 000 et 150 000 personnes sont attendues dans les rues. Sur notre île, un seul défilé est prévu à Saint-Denis par sept organisations syndicales.
Un défilé traditionnel et un pique-nique
Un défilé pour la paix et contre l'austérité : c'est sous de bons auspices que débute la journée de l'intersyndicale, qui a appelé la population de La Réunion à descendre dans les rues de Saint-Denis.
La CGTR, la FSU, FO, l'Unsa, Solidaires, le SAIPER et l'Union étudiante 974 s'unissent pour une manifestation placée pour la défense du pouvoir d'achat des ménages Réunionnais, de l'emploi et des acquis sociaux. Ils manifestent également contre la casse du service public et pour la paix notamment en Palestine et en Ukraine.
La CFDT n'a pas rejoint le mouvement de l'intersyndicale et a décidé de faire un pique-nique au parc du Colosse, à Saint-André.
Un défilé pour la paix
Le rendez-vous était donné à 9 heures au Jardin de l'État à Saint-Denis, mais c'est à 10 heures que les manifestants ont commencé à déambuler dans les rues en direction de la préfecture.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Travayer Réyoné sanm Palestinyin kosté ansanm kont kolonyalism, kapitalism, rasism", "Non à la guerre Israël-Gaza !", "Le célèbre boxeur américain Ryan Garcia fait un don de 20 millions de dollars pour les enfants de Gaza", sont quelques-uns des slogans forts apposés sur les pancartes des manifestants.
"Ceux qui sont riches deviennent encore plus riches"
Les syndicats ont appelé au cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine. Pour le secrétaire général de la CGTR, les conflits en Europe et au Moyen-Orient enrichissent les plus riches et appauvrissent les salariés.
Les gens doivent comprendre que les milliards qu'on est en train de mettre là-dans (dans la guerre NDLR), c'est pour que ceux qui sont riches deviennent encore plus riches. C'est juste une question d'argent, pendant qu'ici et ailleurs les gens crèvent. Ici, chez Air Austral, il faut baisser les salaires. Tout est fait pour nous éliminer.
Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR
Les revendications des syndicats
"Nos impôts et cotisations pas pour : la guerre, les beuveries et les copains de Macron. Nos impôts et nos cotisations pour la solidarité : hôpitaux / Ime (institut médico-éducatif NDLR), Enseignement, retraites, chômage", a écrit en gros caractères le syndicat Force Ouvrière sur ses panneaux de revendications.
"École en danger ! Pas d'inclusion systématique. École inclusive. Non au choc des savoirs", peut-on encore lire sur le dos des tee-shirts des manifestants.
Parmi les principales revendications, l'intersyndicale pointe également du doigt l'indexation des salaires sur le coût de la vie à La Réunion.
Autre point primordial pour l'intersyndicale, la réforme de l'assurance chômage, dont les nouvelles règles d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi seront édictées à partir du 1er juillet prochain.
La CFDT ne se joint pas au défilé
En ce mercredi 1er mai, les travailleurs ne dérogent pas à la tradition. La CFDT n'a pas pris part au défilé. Elle préfère regrouper ses adhérents et leur famille au parc du Colosse, à Saint-André.
La CFDT reste seule. Pour autant, elle ne s'isole pas, tient à rassurer Joël Dalleau, son secrétaire général.
La CFDT ne fait pas bande à part. La CFDT continue et reprend son pique-nique partage qu'elle avait l'habitude de faire il y a 6 ou 7 ans de cela. On reprend un rythme entre les militants et les adhérents en famille. On ne défile pas, car il y a une forte demande des adhérents pour se rassembler convivialement. Le 1er mai, pour nous, c'est mieux de le passer en famille, avec un bon pique-nique traditionnel.
Joël Dalleau, secrétaire général, CFDT
Écoutez l'interview d'Emmanuel Fontaine, secrétaire adjoint de la CFDT Réunion au micro d'Adjaya Hoarau :
Un pique-nique partage à la créole
Les 14 branches de la CFDT sont présentes au parc du Colosse. Les familles arrivent peu à peu, avec leurs chaises pliantes sous les bras.
Dans les assiettes ce midi, du méchoui, des brochettes de poulet et de poisson. Il y en a pour tous les goûts. Les militants et leurs familles seront au Colosse jusqu'à la fin de la journée.
L'ambiance est au rendez-vous, avec des animations sur les scènes du Colosse. Un DJ, des fonnkèr et du maloya rythment cette journée symbolique.
Au total, 1 500 personnes sont attendues au parc du Colosse en ce 1er mai.
La fête du travail, une journée de revendication historique
Le 1er mai est une tradition sociale qui remonte au 19ème siècle. C'est en 1889 que le 1er mai devient une journée de revendication, et notamment de manifestation en France.
À l'occasion du centenaire de la Révolution française, c'est Jules Guesde qui décide de faire du 1er mai une journée pour revendiquer la journée de travail à huit heures.
Ainsi, en 1890, un premier défilé d'ouvriers a lieu pour cette revendication. Ces derniers portent un triangle rouge à leur boutonnière. Les trois côtés du triangle représentent les 24 heures d'une journée. Autrement dit, un côté pour huit heures de travail, un côté pour huit heures de sommeil et le dernier pour les huit heures de loisirs.
En 1891, les travailleurs se mobilisent une nouvelle fois dans la ville de Fourmies, située dans le Nord de la France. Mais la journée tourne au drame. En effet, malgré les interdictions patronales, les grévistes défilent dans cette cité du textile du Nord.
Des troupes de l'armée tirent sur les manifestants. Au total, une dizaine de manifestants sont morts.
1948 : le 1er mai devient un jour férié, chômé et payé
28 ans plus tard, en 1919, le Parlement vote enfin la réduction du temps de travail à huit heures par jour. Le 1er mai devient alors une journée chômée.
Puis, sous le régime de Vichy, de 1940 à 1944, 1er mai devient un jour férié. C'est la "fête du travail et de la concorde sociale". Lors de la Libération et donc du retour de la République, ce jour disparaît avant d'être réinstauré en 1948. Mais cette fois-ci, le 1er mai est un jour férié, chômé et payé.
Le 1er mai célébré aux quatre coins de la planète
Le 1er mai est célébré partout dans le monde, notamment en Europe, en Asie, en Afrique ou encore en Amérique du Sud.