Filière cannes : déjà des inquiétudes pour 2020. La CGPER interpelle le gouvernement

La campagne sucrière débutera le 17 juillet dans le Sud. A quelques jours de la coupe, la CGPER ne cache pas ses inquiétudes et interpelle le gouvernement quant au versement des 28 millions d’euros d’aide compensatoire pour 2020. Le syndicat demande à l'Etat de tenir ses engagements.
A quelques jours de reprendre le chemin de l’usine pour livrer leur cannes, les planteurs ne sont pas très sereins. Car après une année 2018 catastrophique et avant même le début de la campagne sucrière dans le Sud, ils se demandent déjà ce qu’il adviendra de leur activité en 2020. Alors cette année le cœur n’y est pas. Car si l’Etat ne verse pas les 28 millions d’euros d’aide compensatoire promis, difficile d’envisager la suite sans craintes. D’autant que le travail pour la saison prochaine a déjà démarré avec la replantation et l’apport d’engrais dans les champs. Difficile de lancer correctement la production dans ces conditions. Pour Jean-Bernard Maratchia, le président de la Confédération générale des planteurs et des éleveurs de La Réunion (CGPER), les planteurs ont besoin de connaître dès maintenant à combien sera payée la tonne de cannes en juillet 2020.

« Sans le versement des 28 millions d’aide compensatoire, c’est 14 euros de moins par tonne de cannes », assure le président de la CGPER.


Pour la filière, cette menace pèse déjà depuis plusieurs années. Emmanuel Macron a bien fait savoir qu’il refuse de faire des économies sur les Outre-mer mais cela ne suffit pas à rassurer. Aujourd’hui, la CGPER demande à l’État de respecter ses engagements et cela au moins jusqu’à la fin de la convention canne en vigueur jusqu’en 2021. Une motion a été déposée en ce sens en sous-préfecture de Saint-Pierre ce mardi matin. Les planteurs attendent maintenant de voir cette aide inscrite au budget. Car si l’Etat ne verse pas cet argent, le sucrier TEREOS pourrait bien racheter la canne moins chère. Les deux usines de l’île, Bois Rouge et le Gol, pourraient également être menacées de fermeture.


Reportage Patrick Smith et Laurent Pirotte
Reportage ©Réunion La 1ère