Fin des courses avec les tickets-restaurant : satisfaction des restaurateurs, déception des consommateurs

Depuis le 1er janvier 2025, il n'est plus possible de payer ses courses d'alimentation avec les tickets-restaurant.
C'est l'un des changements marquants de ce début d'année : la fin de la possibilité de faire ses courses en utilisant des tickets-restaurants. Une décision logique pour les restaurateurs, mais qui est vécue comme une perte de pouvoir d'achat par certains bénéficiaires.

C'est l'un des changements majeurs pour les consommateurs en ce début d'année 2025, et l'une des conséquences directes de la chute du Gouvernement Barnier le 5 décembre dernier.

Alors que le texte était, comme d'autres, en discussion au Parlement, la prolongation du dispositif permettant l'achat de tous types de produits alimentaires en grande surface avec les titres-restaurant n'a pu être entérinée. 

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

Fin des courses avec les tickets-resto, les consommateurs font grise mine

"La vie est chère aujourd'hui"


Résultat, cette facilité de paiement autorisée par la loi du 26 décembre 2023 est arrivée au terme de sa validité. Et s'il est toujours possible d'utiliser les tickets-restaurants en grande surface... c'est uniquement à condition d'acheter de la nourriture prête à être consommée. Les pâtes ou le riz, par exemple, n'en font pas partie.

Une modification mal vécue par certains consommateurs. "La vie est chère aujourd'hui ce n’est pas facile. Je les utilise souvent pour faire les courses", regrette Joël. 

"C'est dommage, car c'est pas mal de temps investi pour aller au resto, On n’a pas toujours le temps avec le travail", considère Mathias. 

"Plus avantageux pour nous"


Du côté des restaurateurs en revanche, on attendait ce retour à la vocation première du ticket-restaurant. Si elle n'est pas contre soutenir le pouvoir d'achat, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie estime que ces titres avaient progressivement été détournés de leur but initial.


"Les titres-restaurants servent aux 15 % de salariés qui en profitent pour aller se restaurer le midi. Soit dans des restaurants, c'est ce que nous souhaitons, soit dans la grande distribution mais en achetant des plats qui sont prêts à être consommés. Mais ça ne sert plus à acheter du carburant, à acheter des cigarettes dans les stations-service par exemple", salue Patrick Serveaux, président de l'UMIH-Réunion.

 
"Un tiers des clients que nous recevons le midi nous payent en tickets-restaurant, physiques ou numériques. Si les clients les utilisent dans les restaurants, comme leur nom l'indique, c'est quand même plus avantageux pour nous que s'ils les utilisent dans la grande distribution", reconnaît Margaux Madeline, gérante d'un restaurant à La Possession. 

Nouveau gouvernement, reprise des discussions ? 

Selon l'UMIH, les grandes surfaces auraient encaissé pour 1,5 milliard d'euros exonéré de charges sociales grâce aux tickets-restaurant. 

Attention toutefois, cette disposition de la loi du 16 août 2022 sur le pouvoir d'achat, prolongée en décembre 2023, pourrait bien faire son retour d'ici quelques semaines, maintenant qu'un nouveau gouvernement est aux affaires. L'examen du texte sur la prolongation du dispositif va en effet pouvoir reprendre devant la commission des affaires sociales du Sénat.