Gaspillage alimentaire : au moins 1,4 million d’euros de nourriture jetée à La Réunion à cause des problèmes de fret maritime

Le Grand Port Maritime de La Réunion.
Avec la pandémie, les règles du transport international ont été bouleversées. Le fret maritime a diminué, les délais d’acheminement se sont rallongés, occasionnant une hausse des prix, une raréfaction des produits, mais aussi du gaspillage alimentaire.

Hausse des prix, raréfaction voire diminution de certains produits dans les rayons des grandes surfaces, la crise sanitaire a eu des conséquences sur l’approvisionnement de La Réunion.  

1,4 million d’euros de denrées jetées

Quand des containers qui transportent des denrées périssables arrivent en retard, les dates limites de consommation des produits sont dépassées et ils doivent être jetés. Une enseigne de la grande distribution a ainsi dû jeter l’équivalent d’1,4 million euros en 2021, et un million d’euros de nourriture sur le premier trimestre.  

C’est extrêmement choquant. C’est une situation qui frappe tous les acteurs de la grande distribution et toutes celles et ceux qui importent des denrées alimentaires, c’est la raison pour laquelle je parle d’illusion dans la dimension du désenclavement maritime de La Réunion.

Pascal Thiaw-Kine, PDG des magasins Leclerc à La Réunion

Pour Pascal Thiaw-Kine, il faut produire plus, il lance ainsi un appel pour que soit revu le modèle économique de La Réunion, pour réduire la part des importations.  

Des difficultés d’approvisionnement

Selon ce patron d’une enseigne de la grande distribution, La Réunion se retrouve loin des grandes routes maritimes, la plaçant ainsi dans une situation d’enclavement. Le fret maritime a été réduit avec la crise sanitaire.  

Moins de bateaux, moins de containers, plus de retards d’acheminement et des conséquences parfois graves, comme le gaspillage alimentaire, ou aussi financières, avec la flambée des prix de certains produits.    

Prix à la hausse sur les produits d’importation

Selon l’INSEE la hausse des prix est estimée à 4% sur un an. Pour Pascal Thiaw-Kine, le PDG des magasins Leclerc à La Réunion, elle serait de 2,3% en un an sur près de 8 700 références.  

L’inflation est importée. On achète des produits en métropole, auprès de notre propre centrale d’achat ou les grossistes locaux auprès des industriels.  

Pascal Thiaw-Kine, PDG des magasins Leclerc à La Réunion

Les produits de base, comme les céréales et donc la farine, et l’huile sont les deux " gros marqueurs ". La viande congelée de l’hexagone est aussi impactée par l’augmentation du prix des céréales, explique Pascal Thiaw-Kine.