Deux ans après le début du mouvement des gilets jaunes, comment a évolué la mobilisation à La Réunion ? Plus éphémère que dans l’Hexagone, elle aura toutefois permis un éveil citoyen. Un rassemblement est prévu devant le Tribunal de Saint-Pierre.
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Deux ans jour pour jour après les premières manifestations des gilets jaunes, cinq militants du rond-point des Azalées doivent recevoir leur délibéré dans le cadre de deux affaires différentes : l’une datant du mois d’avril, une autre du mois de septembre. Les gilets jaunes de Azalées ont appelé à se rassembler devant le tribunal pour montrer leur soutien aux manifestants. Mais où en est le mouvement deux ans après ?
Le jour, ronds-points sont devenus des points stratégiques et les rassemblements se sont multipliés. Puis toute la zone portuaire a été bloquée. Plus aucune marchandise ne pouvait rentrer ni sortir du Port, ayant pour conséquences des rayons vides dans les grandes surfaces. La nuit, les violences se sont multipliées notamment à cause des casseurs qui se sont greffés au mouvement.
Annick Girardin, qui était ministre des Outre-mer à l’époque s’était rendue à La Réunion pour tenter d’apaiser la situation. Le mouvement s’essoufflera petit à petit après la visite de la ministre. Cela est dû notamment à l’absence de cohésion entre les différents groupes de gilets jaunes péï et l’absence de dialogue avec les autorités. Cependant, le fossé entre les manifestants et le reste de la population se creuse de plus en plus. Ils ont tenté de recueillir les doléances de la population dans leurs "kaz du peuple".
Quelques manifestants font de la résistance et vont continuer d’occuper le rond-point des Azalées au Tampon pendant plusieurs semaines. Ils y ont même installé un campement, qui se veut être un petit éco village. A l’heure actuelle, les gilets jaunes s’organisent pour venir en aide aux plus démunis et se concertent sur diverses problématiques sociales.
Deux ans après le début du mouvement, les Gilets jaunes du rond-point disent avoir créé leur "propre modèle de société." Certains militants avaient monté un "stand solidaire" pour distribuer des denrées aux habitants pendant le confinement. Cela a valu à ces militants de se retrouver devant le tribunal de Saint-Pierre fin octobre. Le délibéré doit être rendu ajourd’hui.
Par ailleurs, les "Zazalées" s’associent régulièrement au "collectif des usagers des jardins de Manapany" qui luttent contre la privatisation du lieu.
Martine Nourry, qui faisait partie des Gilets jaunes de l’Est de La Réunion, a intégré le comité d’action citoyenne du cabinet d’Ericka Bareigts. Elle espère que ce lieu de pouvoir pourra devenir un "réel allié des citoyens." Elle milite en faveur d’une agriculture biologique, travaille auprès de femmes en reconstructions et aide les jeunes urbains à se rapprocher de la nature.
Au final, l’inscription du mouvement des gilets jaunes dans le temps aura permis l’éveil de certaines consciences et l’émergence de plusieurs initiatives citoyennes.
Regardez l'interview de Magalie Onesio, gilet jaune, au journal télévisé de Réunion la 1ère :
Retour en arrière
Il y a deux ans, le mouvement des gilets jaunes naissait en France de la contestation de la hausse des prix des carburants. A La Réunion, les protestations ont été particulièrement massives et ont apporté leur lot de violence, si bien que le préfet s’est vu obligé d’instaurer un couvre-feu dans treize communes pendant quatre jours. Les écoles et plusieurs administrations ont également dû rester fermées.Le jour, ronds-points sont devenus des points stratégiques et les rassemblements se sont multipliés. Puis toute la zone portuaire a été bloquée. Plus aucune marchandise ne pouvait rentrer ni sortir du Port, ayant pour conséquences des rayons vides dans les grandes surfaces. La nuit, les violences se sont multipliées notamment à cause des casseurs qui se sont greffés au mouvement.
Annick Girardin, qui était ministre des Outre-mer à l’époque s’était rendue à La Réunion pour tenter d’apaiser la situation. Le mouvement s’essoufflera petit à petit après la visite de la ministre. Cela est dû notamment à l’absence de cohésion entre les différents groupes de gilets jaunes péï et l’absence de dialogue avec les autorités. Cependant, le fossé entre les manifestants et le reste de la population se creuse de plus en plus. Ils ont tenté de recueillir les doléances de la population dans leurs "kaz du peuple".
Quelques manifestants font de la résistance et vont continuer d’occuper le rond-point des Azalées au Tampon pendant plusieurs semaines. Ils y ont même installé un campement, qui se veut être un petit éco village. A l’heure actuelle, les gilets jaunes s’organisent pour venir en aide aux plus démunis et se concertent sur diverses problématiques sociales.
Retour sur le mouvement des gilets jaunes à La Réunion :
Un réveil citoyen
Deux ans après le début du mouvement, les Gilets jaunes du rond-point disent avoir créé leur "propre modèle de société." Certains militants avaient monté un "stand solidaire" pour distribuer des denrées aux habitants pendant le confinement. Cela a valu à ces militants de se retrouver devant le tribunal de Saint-Pierre fin octobre. Le délibéré doit être rendu ajourd’hui.Par ailleurs, les "Zazalées" s’associent régulièrement au "collectif des usagers des jardins de Manapany" qui luttent contre la privatisation du lieu.
Martine Nourry, qui faisait partie des Gilets jaunes de l’Est de La Réunion, a intégré le comité d’action citoyenne du cabinet d’Ericka Bareigts. Elle espère que ce lieu de pouvoir pourra devenir un "réel allié des citoyens." Elle milite en faveur d’une agriculture biologique, travaille auprès de femmes en reconstructions et aide les jeunes urbains à se rapprocher de la nature.
Au final, l’inscription du mouvement des gilets jaunes dans le temps aura permis l’éveil de certaines consciences et l’émergence de plusieurs initiatives citoyennes.
Regardez l'interview de Magalie Onesio, gilet jaune, au journal télévisé de Réunion la 1ère :