Grande-Chaloupe : les passionnés du patrimoine mobilisés pour remettre le ti train lontan de La Réunion sur les rails

“Le patrimoine c’est nout zarlor, c’est l’histoire nout péi, i fo préserve a li”, martèle Yvette Duchemann, présidente de l’association ti train, chargée de l’ensemble des matériels roulants du chemin de fer de La Réunion.

Ce mardi 12 mars, l’association a présenté ses projets de rénovation des matériels roulants pour l’année 2024, mais ces derniers se heurtent à des difficultés. C’est pour cette raison que l’association cherche des experts et des subventions pour remettre le ti train lontan sur les rails et pour réhabiliter les autorails de l’île.

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Remettre le ti train sur les rails

Les Réunionnais sont tous les héritiers du patrimoine unique et précieux que représente le ti train lontan. Pour rappel, la première ligne du ti train a été inaugurée le 11 février 1882.

Yvette Duchemann, présidente de l’association, explique que l’arrêt du ti train a été donné par l’Etat, sans alternative, notamment à cause de “la présence d’une colonie d’oiseaux salangane dans les tunnels du ti train”.

“C’est un grand projet socioculturel et économique pour La Réunion si on considère non seulement le matériel ferroviaire roulant, mais si on considère aussi l’ensemble de ce site”, souligne Yvette Duchemann, présidente de l’association ti train.

Écoutez l'interview d'Yvette Duchemann, présidente de l'association ti train lontan sur Réunion La 1ère :

La Grande-Chaloupe, un lieu emblématique de l'île

Pour les membres de l’association ti train, la Grande-Chaloupe “est un endroit incontournable”, qu’il convient de préserver et de développer sur l’île.

La Grande-Chaloupe était l’un des poumons de vie et de développement de La Réunion avant. On peut dire qu’il œuvre en faveur du développement de La Réunion.

Yvette Duchemann, présidente de l’association ti train

Ti train lontan et cars courant d’air

“Il faut rendre hommage à nos ancêtres”, insiste Yvette Duchemman. Pour les membres associatifs, si le site est réhabilité, cela favoriserait non seulement l’aspect touristique et historique, mais cela créerait une économie solidaire.

“On pourrait créer de l’emploi, on aura des conducteurs de véhicules et des accompagnateurs qui feront la visite des lieux”, explique Georges Dormeuil, adhérent de l’association ti train.

Autour de ce projet, on aura du matériel roulant, notamment des cars courant d’air et un autorail. Deux cars courant d’air sont actuellement en réflexion.

Georges Dormeuil, adhérent de l’association ti train

Les autorails sont d’ailleurs classés au patrimoine des monuments historiques de La Réunion depuis le 19 février dernier.

Mobilisation réunionnaise pour préserver le patrimoine péi

L’association appelle à la mobilisation des Réunionnaises et des Réunionnais passionnés d’histoire. “Il faut absolument que nous puissions relayer ce travail et que nous le faisons avancer. On a besoin de nos bénévoles et de ceux qui sont motivés”, précise Yvette Duchemann.

C’est plus qu’un trésor, c’est un zarlor de La Réunion. C'est difficile pour nous de travailler dans un endroit comme ça. Il faut que le local corresponde à la valeur des choses.

Yvette Duchemann, présidente de l’association ti train

L’association recherche des financements

Si les passionnés d’histoire péï ont espoir de redonner vie à ce patrimoine, les difficultés restent néanmoins nombreuses. “Le local est trop petit pour le stockage. Des pièces du ti train lontan sont empilées”, souffle Yvette Duchemann.

On a besoin d’argent, entre 100 000 et 150 000 euros. C’est compliqué de faire des devis, car on n’a pas d’entreprises ferroviaires. Nous avons demandé à Monsieur Gerenton, directeur général des Chemins de fer du Vivarais, société qui exploite les rails, de venir ici. Il a dit oui. Il faut que le Département lui paie une mission d’une semaine pour qu’il puisse faire les devis et les expertises nécessaires.

Yvette Duchemann, présidente de l’association ti train.

L’association interpelle notamment la Région, le Département et la Direction des Affaires Culturelles de l’Océan Indien (DAC OI) pour financer les projets de ti train lontan et de cars courant d’air.

Vers une réhabilitation des tunnels du ti train ?

L’un des projets majeurs de l’association est notamment de rouvrir les tunnels du ti train.

77% des personnes sondées ont dit qu’ils étaient pour le ti train. Tous les enfants, collégiens et lycéenne qui viennent ici, réclament la remise sur les rails du ti train. On espère également que les tunnels seront réhabilités.

Yvette Duchemman, présidente de l’association ti train

Sécuriser les tunnels du ti train

Au niveau des tunnels, la question de la sécurité pose problème. “Je pense qu’on peut aménager l’intérieur des tunnels, tout en faisant attention aux oiseaux salangane qui nichent à l’intérieur”, affirme Georges Dormeuil, adhérent de l’association ti train lontan.

Avant quand le ti train roulait, ça ne posait pas de soucis. Aujourd’hui, avec les moyens qu’on pourrait avoir, je pense que c’est faisable de sécuriser la zone tout en préservant les oiseaux.

Georges Dormeuil, adhérent de l’association ti train lontan

À la suite des demandes de financements effectuées auprès des institutions publiques, l’association attend des réponses concrètes. Elle espère que ses projets avanceront pour cette année.