Déterminés, les grévistes de la SPL Estival sont toujours en grève ce mercredi 15 novembre. Au troisième jour du mouvement, 80% du personnel de la SPL Estival a arrêté le travail et les lignes de bus de l’Est sont toujours fortement perturbées.
"Nous allons durcir le mouvement !"
Rassemblés depuis ce matin devant le siège de la Cirest à Saint-Benoît, les manifestants n'ont pas caché leur déception, et surtout leur colère, à l'issue d'une réunion qui s'est tenue entre la direction de la SPL Estival et les maires de la Cirest en fin de journée.
Débutée à 17 heures, cette rencontre organisée sans les représentants du personnel s'est terminée peu avant 19h30 et selon Eric Talassia, le porte-parole de l'intersyndicale, elle n'aurait rien donné alors qu'elle était censée déboucher sur une alternative au plan social.
"Nous allons durcir le mouvement, a promis le syndicaliste. "C'est zot y vole et c'est les salariés qui doivent payer ?! Dès demain, nous va rentre dans l'action. Nous sommes venus là pour sauver des emplois !"
Regardez l'intervention d'Eric Talassia sur Réunion La 1ère :
"Nous n'avons pas été reçus"
Initialement, une délégation de l'intersyndicale devait être reçue à l'issue de la rencontre afin que les maires de la Cirest puissent leur fait part de leurs propositions.
"Nous n'avons pas été reçus", assure cependant Eric Talassia qui explique que Joé Bédier, le maire de Saint-André, aurait indiqué aux journalistes qu'il y aurait 17 suppressions d'emplois. "Zot lé mentèr ! C'est pas 17 mais 30 suppressions d'emplois !"
"Mais ce soir, cette réunion c'était pour trouver des solutions ! Pas pour mettre en place le PSE ! Zot y fait perd' à nous, nout temps ! Zot y mette pas d'argent pour sauve la SPL !", s'est exclamé Eric Talassia.
Joé Bédier : "Je n’ai pas la solution"
Cet après-midi, les maires sont arrivés discrètement en passant par l'arrière du bâtiment. Et là encore, seul Joé Bédier s'était arrêté pour échanger avec les grévistes. Il se disait alors "pessimiste" sur le fait de trouver une solution au conflit ce soir.
"Je ne sais pas comment trouver ce soir une solution à un problème grave, déclarait-il. Il y a beaucoup de déficit, 400 000 euros de chèques impayés. Je n’ai pas la solution et je ne pense pas qu’on va la trouver ce soir".
Le maire de Saint-André estime que c’est à "ceux qui ont fauté et qui ont foutu la SPL dans le fond, de donner des pistes". Il ajoute toutefois avoir "espoir qu’une solution soit trouvée" sur le long terme.
Revoir l'interview du maire Joé Bédier sur Réunion La 1ère :
Quelle alternative au plan social ?
La SPL Estival cumule environ trois millions d'euros de passif. La structure publique a été placée en redressement judiciaire en août dernier et un plan social a été présenté en CSE le 2 novembre.
Reste que pour les salariés grévistes, un renflouement de la société est possible avec le soutien de la Cirest, mais aussi de la Région Réunion.
"Les salariés ne sont pas responsables"
"Il est impensable que des solutions ne soient pas trouvées ce soir, lâchait encore Eric Talassia pendant la tenue de la réunion. Il n'y aura pas de compromis. Les salariés ne sont pas responsables de cette gabegie !"
"Depuis le départ, on dit qu'on ne veut pas de plan social, a rappelé Eric Talassia. Zéro licenciement, pas d'externalisation des services, pas de sous-traitance ! Si on n'a pas la garantie que ces quatre revendications soient respectées, on continuera la grève illimitée et on rentrera en action dès demain"
Barrage filtrant devant la Cirest
En fin de matinée, ce mercredi, les manifestants ont durci leur mouvement en érigeant un barrage filtrant, provoquant d’importantes difficultés de circulation dans un secteur où des travaux sont déjà en cours.
Cet après-midi, ce barrage filtrant occasionnait toujours d'importants ralentissements dans le secteur, notamment pour les automobilistes descendant de la Plaine des Palmistes.