Grève annoncée dans le BTP à La Réunion : "on ne peut pas partager des richesses que l’on a pas", se défend la FRBTP

Une grève illimitée est prévue à partir de mercredi prochain dans le BTP à La Réunion.
Une grève illimitée est prévue à partir de mercredi prochain dans le BTP à La Réunion.  L’intersyndicale prépare des actions alors que les négociations annuelles obligatoires sont suspendues. De son côté, la FRBTP se défend : "on ne peut pas partager des richesses que l’on a pas". Elle demande l’aide de l’Etat.

A partir de mercredi 7 février, une grève illimitée est prévue dans le BTP à La Réunion, à l’appel de l’intersyndicale. Des actions seront menées dans l’île, la semaine prochaine.

Pour une hausse des salaires au-dessus de l’inflation

Les syndicats de salariés menacent de faire grève si la FRBTP n'augmente pas les salaires au-dessus du taux d'inflation. Face aux désaccords entre les deux parties, les négociations annuelles obligatoires ont été suspendues.

"C’est impossible"

Lors d’une conférence de presse, ce vendredi 2 février, la FRBTP explique qu'elle n'est "pas opposée aux salariés", mais qu’elle ne "peut pas proposer plus de 1,9% d’augmentation de salaires".

"Aujourd’hui, les marges brutes des entreprises du BTP sont inférieures à 5%, on ne peut pas partager une richesse qu’on n’a pas, c’est impossible", assure Rudolph Lorion, vice-président de la branche travaux public de la FRBTP.

Des crises successives dans le BTP

La FRBTP assure vouloir aider les salariés, mais "ne peut pas". Rudolph Lorion rappelle que "le BTP a subi plusieurs crises successives : le covid, la guerre en Ukraine, l’augmentation des coûts des matériaux…".

Des patrons "pris à la gorge"

Au 1er janvier 2024, le smic a été revalorisé de 1,13% par l’Etat, alors que l'inflation a été de 3,1% sur un an en janvier, indique l'Insee. "Si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, pourquoi, nous, chefs d’entreprises du BTP devrions encore jouer le rôle d’amortisseur social et faire preuve de résilience, s’interroge Rudolph Lorion. On l’a fait par le passé, mais on ne peut plus le faire".

Il explique que les patrons sont "pris à la gorge" et assure que "40% des entreprises ont été liquidées en 2023". La FRBTP espère maintenant que le préfet de La Réunion entrera dans le dialogue pour trouver des solutions. "La balle est dans le camp de l’Etat", ajoute Rudolph Lorion.