Le bras de fer entre les magistrats et les avocats se poursuit. Selon le procureur général près la Cour d'Appel de Saint-Denis, 2 424 dossiers n'ont pu être jugés depuis le début de la crise
"Il y a des risques d'un affaiblissement de la réponse judiciaire pour certains faits graves de nature pénale et des risques de maintien en détention au delà d'un délai nécessaire. Il y a aujourd'hui 2 424 procédures judiciaires en suspens, 2 424 vies qui sont en suspens. Je crois qu'il y a une chanson qui dit "le temps perdu ne se rattrape pas...", Denis Chausserie-Laprée, procureur général prés la Cour d'Appel de Saint-Denis
Cela fera donc bientôt 2 mois que la justice tourne au ralenti, dans l'Hexagone et à La Réunon. Les avocats sont en grève pour dire non à la réforme des retraites voulue par le Gouvernement. Depuis début janvier, les procès sont annulés et les dossiers s'accumulent.
Pas plus tard que la semaine dernière, les avocats ont manifesté leur mécontentement lors de l'audience solennelle du Tribunal Judiciaire de Saint-Denis.Vendredi dernier, les avocats ont symboliquement porté des masques médicaux pour se protéger contre ce qu'ils appellent le " macronavirus" qui tue leur métier, selon eux. A l'issue de l'audience solennelle du tribunal Judiciaire, les avocats ont simulé leur mort. Ils se sont allongés sur le sol du palais de justice de Champ-Fleuri afin de dénoncer "la mort de la justice".