Ce lundi 13 novembre, des perturbations sont à déplorer sur plusieurs lignes de bus des communes de la Cirest en raison du mouvement de grève illimitée des salariés de la SPL Estival, la structure en charge des transports en commun dans l'Est de l'île.
Sur la ligne 1, il n'y a plus que deux bus en circulation au lieu de neuf. Les lignes 13, 17 et 44 ne sont pas desservies et la ligne 15A ne l'est plus depuis la mi-journée.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
80% du personnel en grève, selon l'intersyndicale
Selon l'intersyndicale, 95 salariés de la SPL Estival ont décidé de suivre le mouvement de grève illimitée, ce qui représente 80% du personnel.
Cette dernière réclame un renflouement de la société. Les salariés se tournent en effet vers la Cirest et la Région Réunion dans l'espoir d'une recapitalisation. Ils s'opposent ainsi au plan social validé en octobre dernier par le tribunal de commerce, puis ensuite présenté en CSE, le 2 novembre dernier.
Suppression de postes et réductions de salaires
Le groupe qui réunit les syndicats FO, CGTR et CFDT avait d'ailleurs boycotté cette dernière réunion dédiée à la présentation du plan de restructuration prévoyant des suppressions de postes et des réductions de salaires.
Mobilisée devant les locaux de la structure, l'intersyndicale demande l'organisation d'une réunion avec Patrice Selly, le président de la Cirest, ainsi que les autres maires ou représentants des communes de Saint-André, Bras-Panon, Salazie, La Plaine-des-Palmistes et Sainte-Rose, en plus de Saint-Benoît.
En redressement judiciaire depuis le mois d'aout
Pour rappel, la SPL Estival fait face à une situation financière critique, avec un déficit de 1,2 million d’euros enregistré cette année, contre 1,5 million d’euros en 2022.
La structure est en redressement judiciaire depuis le mois d'août dernier. Le résultat, selon les représentants du personnel, d'un certain nombre de dérives depuis deux ans : embauche massive, hausses aléatoires des salaires et autres achats de voiture de service et de fonction.
Des élus présents pour soutenir les grévistes
"Pour nous, il n’y a aucune raison que le personnel paye les conséquences des erreurs des autres", estime notamment la déléguée syndicale Marie Joël Boyer. Le message est on ne peut plus clair sur les pancartes des grévistes : "C'est pas nous la merdé, volé, dilapidé. C'est pas à nous d'être licenciés".
Plusieurs élus sont venus témoigner de leur soutien aux salariés durant cette journée de lundi. Parmi eux, le maire de Bras-Panon, Jeannick Atchapa, son homologue de Saint-André Joé Bédier, ou encore le député Jean-Hugues Ratenon.
"Ce n'est pas aux salariés de payer"
"Ce n'est pas aux salariés de payer les erreurs de certains élus responsables de cette structure, estime ce dernier. D’autant plus que des élus avaient alerté à plusieurs reprises sur la gouvernance hasardeuse de la SPL et sur la situation financière qui se dégradait". Pour le député Ratenon, il convient ainsi de sauver les emplois et la SPL.