Ce lundi 13 novembre sera une nouvelle journée de mobilisation des personnels de l’hôpital public à La Réunion. A l'appel de l’intersyndicale, les hospitaliers du CHU poursuivent leur grève illimitée.
Mobilisation devant le CHU Sud à Saint-Pierre
Ce lundi, les grévistes seront mobilisés devant le CHU de Saint-Pierre. L’intersyndicale doit commencer sa distribution de tract aux entrées du CHU Sud, dès 5 heures du matin. Des embouteillages sont à prévoir dans le secteur.
"Rien n'est exclu devant le CHU de Saint-Denis"
Par ailleurs, les grévistes n’excluent pas de mener également une autre action devant le CHU Nord de Saint-Denis. "On ne s’interdit rien, il peut y avoir des opérations à tout moment sur l’île", prévient Gabriel Mélade, secrétaire général de la CGTR Santé Action sociale.
Jeudi et vendredi derniers, la distribution de tracts devant le CHU de Bellepierre a provoqué d’énormes embouteillages, allant même jusqu’à paralyser le chef-lieu.
Plus de moyens
L’intersyndicale demande plus de moyens pour l’hôpital public, alors que le CHU de La Réunion accuse un déficit de 50 millions d'euros auquel s'ajoute 37 millions d'euros de dettes sociales.
Selon l’intersyndicale, la population doit comprendre qu’au "niveau de la santé, ça va très mal" à La Réunion. "La situation des établissements de santé dégringole et la prise en charge des patients aussi", met en garde Gabriel Mélade, secrétaire général de la CGTR Santé Action sociale, qui déplore la baisse incessante des financements.
Regardez son interview sur Réunion La 1ère :
Des conditions de travail difficiles
Au sein de l’hôpital, ce manque de moyens a une répercussion directe sur le fonctionnement des services, regrette le personnel.
"Depuis la création du CHU, il y a une gestion catastrophique, estime Zohra Givran représentante CGTR au CHOR et infirmière en réanimation. Les collègues travaillent dans des conditions difficiles, où les contractuels ne sont pas titularisés et où le personnel ne peut pas bénéficier de ses congés".
L'intersyndicale qui regroupe la CFDT, la CFTC, la CGTR, Force Ouvrière et l'Unsa, demande l'intégration des contractuels "sur tous les postes vacants" ainsi que le "le remplacement immédiat poste pour poste de toutes les absences".
Elle réclame "l'accompagnement financier nécessaire afin d'assurer la prise en charge de la santé des Réunionnais" et "le niveau d'effectifs nécessaire et suffisant pour assurer la continuité et la qualité des soins dans les établissements publics de santé".
"La sécurité des soins en question"
Le personnel raconte être "constamment rappelé pour travailler". "Vous travaillez plus de 60 heures par semaine et c'est tout le temps comme ça, explique Zohra Givran représentante CGTR au CHOR. A un moment donné, il y a pas de conditions de travail, il n’y a pas de sécurité des soins et ça devient un problème".
Une rencontre annulée avec l’ARS
Vendredi dernier, au deuxième jour de grève au CHU de Saint-Denis, la tension est montée d’un cran entre grévistes et forces de l’ordre, dans le secteur de Bellepierre. Les manifestants qui voulaient se rendre sur le boulevard Sud ont été bloqués par les forces de l’ordre. La rencontre entre l'intersyndicale et le directeur de l'Agence Régionale de Santé a été annulée.
Vers un durcissement du mouvement ?
"Ce qui s’est passé vendredi est très grave, estime Gabriel Mélade, secrétaire général de la CGTR Santé Action sociale. Le temps des applaudissements des soignants est fini, c’est le temps des matraques et bombes lacrymogènes, c’est de la provocation".
L’intersyndicale dénonce un "mépris de la part de l’ARS et de la préfecture" et espère encore "une bonne nouvelle de la part du directeur de l’ARS" pour éviter que le mouvement se durcisse dans les jours qui viennent.