Redonner confiance à des jeunes sans emploi et sans formation, c'est le challenge de l'association des compagnons bâtisseurs. A travers le projet horizon, ils accompagnent une quinzaine de personnes sur des chantiers de réhabiliation. Avec un mot d'ordre: construire pour se construire.
Ils sont âgés entre 18 et 35 ans. Sans formation validée. Sans diplôme. Sans emploi. "Souvent ces personnes, on les qualifie d'Invisibles, mais pas pour nous" explique Benoît Morel, le directeur de l'association des compagnons bâtisseurs de La Réunion. Une association lancée il y a 12 ans avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre.
Nous ne construisons pas à la place des gens
"Au départ nous avions été sollicités pour réhabiliter les logements insalubres. Histoire de redonner un toit digne de ce nom à un public défavorisé" raconte encore Benoît Morel en précisant que notre approche est particulière. "Nous ne construisons pas à la place des gens. Nous les accompagnons dans leur projet en leur expliquant comment faire... "
Les compagnons rejettent ainsi toute forme d'assistanat. Ils préconisent l'usage du dicton selon lequel il est plus judicieux d'apprendre aux gens à pêcher, plutôt que leur donner du poisson. Question de responsabilisation. De transmission.
Fort de cette expérience, ils ont depuis l'année dernière développé le projet horizon. Un nouveau challenge consistant à repérer des jeunes en marge des cirtcuits d'insertions classiques. Avec le concours d'une animatrice socia-professionnelle, ils renouent le contact avec les jeunes. Identifient des freins à leur insertion. Mettent en place des formations sur le terrain, avec des techniciens spécialisés dans le bâtiment. Sur de vrais chantiers. Souvent de courte durée. Sur toute lîle.
Construire des bâtiments pour bâtir des travailleurs
"Au bout de quatre mois, nos jeunes doivent être en mesure d'acquérir du savoir-être et du savoir-faire". C'est l'objectif de ce projet d'inclusion initié sur trois ans. Avec Horizon, la construction et la rénovation de bâtiments est un moyen de permettre la construction, voire la reconstruction, d'un socle solide où s'appuyer. "Certains vont retrouver du travail, ou alors se réorienter vers d'autres voies de formation comme le RSMAR" affiche un Benoît Morel confiant.
Un optimisme qui ouvre des portes et ramène des mécènes. La Fondation EDF leur a confié une aide de 12 000 euros. Le projet bénéficie aussi du Plan Pauvreté du Ministère du travail, ainsi que des apports de la Caisse d'Allocations Familiales. Ils sont une quinzaine de personnes à oeuvrer dans le cadre du projet Horizon. Pour l'instant sur St-Denis. De nouvelles perspectives seront bientôt offertes à des jeunes de l'Ouest et de l'Est. Pour offrir au plus grand nombre un nouvel... Horizon.