"Il faut peut-être les tuer" : trois mois de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité requis contre un élu mahorais

Salim Mdéré, 1er vice-président du Conseil Départemental
Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, comparaissait pour incitation à la haine, devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, ce jeudi 1er février. La procureure a requis 3 mois de prison avec sursis, 3 ans d’inéligibilité et 5000 euros d’amende. La décision est mise en délibéré au 7 mars.

La décision est mise en délibéré au 7 mars prochain. Ce jeudi 1er février, Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, comparaissait pour incitation à la haine, devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. La procureure a requis 3 mois de prison avec sursis, 3 ans d’inéligibilité et 5000 euros d’amende.

"Il faut peut-être en tuer"

En avril dernier, en plein dans l'opération Wambushu, les propos de Salime Mdéré avait choqué lors d'une interview sur Mayotte La 1ère. Ils avaient qualifié de jeunes caillasseurs "de voyous, de terroristes", et avait conclu "à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots".

"Ces propos ne me ressemblent pas"

Ce jeudi devant le tribunal, Salim Mdéré a d’emblée déclaré : "ces propos ne sont pas les miens, ils ne me ressemblent pas". A l’issue de l’interview polémique, il avait déjà fait publiquement des excuses. Il les a réitérées à l’audience. Au président, Stéphane Duchemin, l’élu mahorais a dit "regretter" ses propos et évoquer "un dérapage".

Selon, le vice-président du conseil général de Mayotte, "c’est la situation d’une île abandonnée par l’Etat" qui l’a fait réagir. "On venait de me montrer un énième reportage sur des habitants victime d’un caillassage", justifie Salim Mdéré.

"Un élu se doit d'être exemplaire"

Son avocat, Me Souhaili Ali, renchérit en expliquant que "c’est le quotidien de tous les mahorais". "Ce que Monsieur Mdere voulait dire à l’antenne maladroitement c’est qu’il faut que ça cesse", insiste l’avocat.

Caillassages, barrages, affrontements de gangs : durant l’audience, personne ne l’a contredit sur la situation compliquée de Mayotte, une île où plus de la moitié de la population est en situation irrégulière. "Mais un élu se doit d’être exemplaire", a plaidé l’avocat parisien, Emmauel Daoud, qui intervenait pour la Ligue des Droits de l’Homme. Il a comparé le prévenu à "un incendiaire, un pyromane".

Incitation à la haine intentionnelle pour le parquet

Lors de l’interview télévisée, la présentatrice de Mayotte La 1ère, Géniale Attoumani, avait tenté d’arrêté son invité, mais ce dernier avait réitéré ses propos.

Pour le parquet de Saint-Denis, l’incitation à la haine était donc intentionnelle. La procureure a donc requis 3 ans de prison avec sursis, 5000 euros d’amende et surtout 3 ans d’inéligibilité contre l’élu mahorais. La décision a été mise en délibéré au 7 mars.