Il y a 20 ans, le 22 janvier 2002, le cyclone Dina frappait La Réunion

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Le 22 janvier 2002, aux alentours de 18h, le cyclone tropical Dina passait à 65 kilomètres au Nord-Ouest de la Route du Littoral. Pour Jacques Ecormier, ancien chef prévisionniste à Météo France, ce système est "le dernier gros cyclone qui a touché La Réunion".

Plongeons dans les souvenirs cycloniques de La Réunion grâce à Jacques Ecormier, ancien chef prévisionniste de Météo France. Désormais à la retraite, il ne peut oublier le cyclone tropical Dina qui est passé au plus près de La Réunion il y a 20 ans aujourd’hui.

C’est un cyclone qui a marqué La Réunion (..) comme le cyclone de 1948

Jacques Ecormier, ancien chef prévisionniste à Météo France

 

L’ancien prévisionniste s’en souvient comme si c’était hier. Les premières dégradations météorologiques s’étaient fait sentir depuis la veille sur le département. En effet, le 21 janvier 2002, Dina était au plus proche de Maurice. Ici, les premières fortes bourrasques faisaient leur apparition.

Archives- Cyclone Dina

Le 22 janvier, après avoir touché l’île sœur, aux alentours de 18h, Dina passait au plus près des côtes réunionnaises, à 65km, au Nord-Ouest de la Route du Littoral.

Le reportage de Réunion La 1ère

Avec des vents à près de 300km/h, le cyclone Dina est le dernier gros météore qui a touché la totalité de La Réunion il y a 20 ans

Un cyclone qui touchera l’ensemble de l’île

Si Dina a marqué l’esprit de Jacques Ecormier c’est parce que le météore a concerné l’ensemble de La Réunion. En effet, des systèmes plus importants ont touché l’île depuis, comme Fakir en 2018. Mais certaines régions ont été plus inquiétées que d’autres, comme Sainte-Rose alors sous le coup de rafales de l’ordre des 200km/h.

Pour Dina, aucune des microrégions n’a été épargnée. Des rafales de l’ordre de 277 km/h ont frappé le Maïdo. A la Plaine des Cafres, des vents de 150km/h ont balayé le secteur pendant près de 17h d’affilées. Ajouté aux fortes pluies, une houle impressionnante se déroulait sur les côtes. Selon les estimations de Jacques Ecormier, certaines vagues atteignaient alors les 20 mètres.

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Les conséquences de Dina

Au plus fort de son passage, plus de 180 000 familles réunionnaises étaient privées d’électricité. Avec leurs habitations touchées ou menacées, 2 500 personnes ont été contraintes de se réfugier dans les centres d’hébergement.

Les secteurs de Saint-Paul ou encore Dos d’Âne à La Possession, relativement épargnés au début, ont subi de brutales et subites rafales de vent de l’ordre de 180km/h alors même que la population était dans le noir complet. Faute d’information, les habitants ont cédé à la panique générale. En effet, les médias, télés et radios, avaient cessé d’émettre.

Suite aux fortes pluies, l’étang de Saint-Paul était en crue. Plus de 60 personnes ont été évacuée en pleine nuit dans le secteur.

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Dans les hauts, un arbre sur quatre est resté debout à Bélouve, tentant de braver le vent fort. La forêt de cryptomeria de Bras-Sec à Cilaos a résisté tant qu’elle a pu avant d’être complètement détruite.  

Dina n’a pas eu que des effets négatifs

En premier lieu, les fortes pluies ont permis d’approvisionner les nappes phréatiques en manque d’eau. A l’époque, La Réunion était déficitaire en pluviométrie depuis deux bonnes années.

Le cyclone tropical a aussi permis de mettre au jour les défaillances d’émission des médias locaux. Désormais, avec un renforcement des procédés de radiodiffusion, à partir d’émetteurs utilisant la modulation d’amplitude (AM), les médias ne devraient plus cesser d’émettre lors d’un évènement météorologique d’envergure. Par ailleurs, la démocratisation de l’Internet, et des réseaux sociaux en particulier, permet désormais au plus grand nombre d’avoir un accès continu à l’information.  

Il faut que La Réunion se prépare

Jacques Ecormier, ancien chef prévisionniste à Météo France

 

Pour Jacques Ecormier, Dina était "un cyclone modèle en terme de trajectoire." Le météore est passé près de Rodrigues, puis Maurice avant de contourner La Réunion et de s’évacuer par le Sud-Est. Un système "facile à prévoir" estime l’ancien prévisionniste qui rappelle toutefois qu’il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers.

La Réunion doit se préparer à l’arrivée, un jour prochain, d’un cyclone plus important que Dina. A l’époque, "l’île est passée près du pire" nous dit Jacques Ecormier. Si le phénomène était passé à 20 ou 30 kilomètres à l’Est de l’île, la situation aurait été catastrophique et le bilan bien plus lourd estime l'ancien prévisionniste.