Impôts : des photos aériennes pour traquer les constructions non-déclarées

Photo d'illustration.
Piscines, dépendances et autres constructions non-déclarées sont dans le viseur des impôts. La direction générale des Finances Publiques teste un logiciel qui traite les photos aériennes. Un outil qui sera déployé à La Réunion en janvier 2023.

La direction générale des finances publiques se dote d’un nouvel outil pour traquer les constructions non-déclarées, et notamment les piscines. La communication a été faite au niveau national. A La Réunion, ce logiciel "dernier cri" sera déployé début 2023.

 

Déclaration obligatoire des piscines

A partir de photos aériennes, le logiciel, doté de l’intelligence artificielle, se charge de détecter automatiquement les anomalies. Testé dans 9 départements, uniquement sur les piscines, il aurait permis de régulariser la situation de 20 000 propriétaires, et de rapporter 10 millions d’euros pour les communes, selon la DGIP. Elle a donc décidé de la généraliser à toute la France.

La construction d’une piscine doit être déclarée, sauf si elle est hors-sol ou inférieure à 10m². Grâce aux photos aériennes, le nouveau logiciel peut donc les détecter. En cas d’anomalie, une demande d’explication est automatiquement envoyée aux propriétaires concernés.

Le relief réunionnais source d’erreur ?

S’il est doté de l’intelligence artificielle, le logiciel n’est pas à l’abri d’erreur, souligne Magalie Billard, secrétaire départementale de Solidaires Finances Publiques.  

Le relief montagneux de La Réunion, plus une forte densité de population font que forcément les photos sont beaucoup plus approximatives. On a du mal aussi sur l’approximation des distances, une photo sur une montagne ce n’est pas du tout comme une photo sur du plat.

Magalie Billard, secrétaire départementale de Solidaires Finances Publiques 

 

Des géomètres pour vérifier les images

Durant la phase de test, les erreurs concernaient 3 à 4 cas sur 10, selon le syndicat. La vérification doit être faite ensuite par des géomètres, des agents qualifiés en topographie dont les effectifs sont en baisse.

Selon Magalie Billard, il manque près de 117 postes de géomètres. " Il faut absolument des gens formés, ce n’est pas le logiciel qui va remplacer l’être humain, cela ne peut être qu’un outil supplémentaire ", insiste la secrétaire départementale du syndicat Solidaires Finances Publiques.