Son logement, elle l’a quitté dans la nuit de dimanche à lundi sans rien pouvoir emmener avec elle, alors que l’incendie avait pris dans un bâtiment voisin.
Ce mercredi, Georgette retrouve son appartement sans grand entrain. "Je voulais pas retourner à la maison. J’ai la tête trop fatiguée."
Le reportage de Réunion la 1ère
"J'ai pas envie de cramer dans ma maison"
Presque sous leurs yeux, se dressent les restes du bâtiment ravagé par les flammes. Comme pour leur rappeler le drame qu’ils ont vécu. Les souvenirs de l’incendie, qui s’est propagé dans le bâtiment voisin, sont difficiles à effacer.
5 personnes ont péri piégées par les flammes, dont une maman et ses 3 enfants. Le fils de Georgette, Olivier, fait face au même désarroi. "J’ai peur. J’ai pas envie de cramer dans ma maison." La nuit à venir s’annonce compliqué pour lui : "Je vais mal dormir. Peut-être je vais faire des cauchemars de bouteilles de gaz qui explosent."
Les pompiers en ronde
Cette partie des logements de la résidence Marina a été épargnée par les flammes. 45 locataires sont invitées ce mercredi à retrouver leurs maisons, après avoir passé plusieurs nuits dans le gymnase de Champ-Fleuri, avec 190 sinistrés.
Pour rassurer les habitants, les pompiers sont sur place. Ils effectuent des rondes, toutes les deux heures. Ainsi, ils s’assurent également qu’aucun point chaud ne soit constaté.
Un peu plus loin, des ouvriers sécurisent l'accès au bâtiment B, le plus touché par l'incendie.
Une psychologue est aussi présente pour accompagner les familles. "En parlant de feu, il y a aussi eu des morts. Ces morts, ce sont des gens que les relogés ont fréquenté au quotidien", explique Elodie Balafré.
Des familles traumatisées ne rentreront pas
Les familles arrivaient ce matin au compte-goutte. Mais toutes n’ont pas pu retourner sur les lieux du drame. Le directeur général de la SIDR, Thierry Ouillon, précise ce matin que certains résidents sont trop traumatisés et ne veulent absolument pas revenir dans l'immeuble. Ils sont donc restés chez des proches pour le moment.
Virginie est l’un d’eux : "On va juste voit comment c’est chez nous mais on ne reste pas." Un autre père de famille est surtout inquiet pour ses enfants, des collégiens, comme l'une des victimes du drame.
Des locataires en colère
Ce relogement concerne les locataires des bâtiments A D et C. Les résidents du bâtiment B, totalement détruit, sont encore hébergés au gymnase de Champ Fleuri. La mairie de Saint-Denis et la SIDR disent mettre tout en œuvre pour leur trouver un toit d'ici la fin de la semaine.
Ce mardi, ils se sont retrouvés pour exprimer leur colère parce que les logements que la SIDR propose " ne convient à personne". Ils ont signé une pétition, pour demander un "logement digne".
"Il y a beaucoup de logements neufs, pourquoi nous laisser dans des immeubles pires que ce qu'on avait et en plus temporaires" questionne l'une des locataires.