Incendie du Maïdo : le feu est maîtrisé mais la surveillance prolongée

Au total, 181 hectares de végétations sont partis en fumée dans le dernier incendie du Maïdo. Les autorités confirment que le feu est désormais considéré comme maîtrisé. Les renforts de pompiers nationaux vont donc pouvoir se désengager et regagner l'Hexagone en début de semaine prochaine. 
Tous les efforts des pompiers se sont concentrés ces derniers jours au sol pour maîtriser le feu sur une zone délimitée au Sud par la piste de la Glacière, à l’Est par le rempart et à l'Ouest par la piste forestière des 1800. Les équipes se sont attelées au grattage et au noyage des lisières et des points chauds pour éviter tout nouveau départ de feu. 
 
Des actions qui ont principalement consisté à la surveillance et au traitement des points chauds dans le brûlé et à proximité des lisières. La sécurisation des lisières engage en effet un travail en profondeur car des braises subsistent en sous-sol et dans cette lutte fastidieuse, les conditions météorologiques s’avèrent déterminantes. 

L'incendie s'est déclaré dans la nuit du 6 au 7 novembre et a mobilisé des moyens importants sur le terrain. Pas moins de 100 soldats du feu du SDIS 974 et 80 de l'Hexagone. Des efforts engagés qui permettent aujourd'hui de déclarer le feu comme maîtrisé. Autrement dit, il ne progresse plus, la surface impactée est stable et il n'y a plus de flammes. 


Vers un désengagement des renforts nationaux 


Un incendie désormais maîtrisé, les renforts nationaux arrivés le 11 novembre dernier vont donc pouvoir se désengager. Leur vol de retour vers l'Hexagone est prévu en début de semaine prochaine. Les effectifs réunionnais devront de leur côté être réduits pour aboutir à une phase de surveillance du site qui s'annonce longue. Ce désengagement se réalisera progressivement par le biais de trois phases bien distinctes :
 
  • la poursuite du travail de surveillance conjointe jusqu'à dimanche
  • le passage de relais progressif de dimanche à mardi
  • la mise en place d'un détachement d'intervention préventif pour une surveillance longue durée

La mobilisation des sapeurs-pompiers de La Réunion et de toute la France venus combattre les flammes au Maïdo. [...] Le sens du devoir et l’engagement de ces femmes et de ces hommes dans la préservation de notre patrimoine naturel ont été remarquables. Nous avons pu pour l’heure éviter le pire.

Jacques Billant, préfet de La Réunion



Le préfet de La Réunion qui tient également tout particulièrement à saluer "le professionnalisme et l’implication du contrôleur général Hervé Berthouin qui n’a pas hésité à reporter son départ à la retraite pour conduire le travail des troupes et encore une fois prouver son attachement aux équipes mais aussi à notre belle île". Le contrôleur général Hervé Berthouin quittera ce soir La Réunion. Et c'est le Colonel Frédéric Léguillier, directeur adjoint du SDIS de l’Eure, qui lui succèdera en devenant le futur directeur départemental du SDIS de La Réunion dès que possible.


Surveillance renforcée à Mafate


La partie supérieure des remparts de Mafate au-dessus des Ilets des Orangers et de Roche Plate a été touchée par l’incendie du Maïdo. Afin de prévenir une éventuelle dégradation de la qualité de l’eau des sources situées plus bas, un suivi de la qualité de l’eau des sources de Mafate est mis en place par l’ARS et la commune de Saint-Paul notamment en cas de pluies. Les secteurs concernés sont :
 
  • les zones de Saint-Paul alimentés par la conduite des Orangers (les hauts de Saint-Paul)
  • les îlets des Orangers, de Roche Plate et des Lataniers.
 
Les risques sur les ressources en eau de Mafate en cas de pluie sont :
 
  • l’entrainement de terre car les végétaux ne sont plus présents pour la retenir,
  • l’entrainement de contaminants présents dans le sol affectés par la carbonisation des végétaux,
  • le transfert de résidus de produits utilisés par le DASH (retardant) pour empêcher la progression du feu.
Si le taux de pénétration du produit retardant dans les sols est très faible compte tenu de sa dissolution dans l’eau et de sa faible concentration dans les largages (<20%). Toutefois, l’ARS et la commune de Saint-Paul assurent une surveillance renforcée et continue de la qualité des eaux en intégrant les paramètres indicateurs de cette éventuelle pollution.
 
Les prélèvements sont réalisés :
 
  • à Roche Plate, au niveau d’une prise d’eau privée représentative se trouvant en dessous des zones incendiées
  • aux Orangers, au niveau de l’école 
  • à Sans Souci, au débouché de la canalisation des Orangers 
  • au niveau du « Transfert des eaux », en mode vigilance sur les contrôles habituels (risque de contamination de la ressource quasi nul).
A ce jour, les prélèvements réalisés sur les captages et la surveillance continue et renforcée des ressources en eau ne montrent pas de dégradation. Pour autant, dans l’attente des résultats complets, il est fortement recommandé aux Mafatais qui habitent les îlets des Orangers, de Roche Plate et des Lataniers de ne pas boire l’eau provenant de leurs sources dès l’apparition de pluies.
 

Plan de réouverture des sentiers


En concertation avec l’office national des forêts et  le Parc national de La Réunion, l’Etat-major de zone et de protection civile de l’océan Indien étudie un plan de réouverture des sentiers et des pistes de VTT.
 
Les 3 routes forestières principales qui desservent le Maïdo sont pour l'heure toujours fermées au public :
 
  • la route forestière du Maïdo pour l'accès au sommet et au point de vue
  • la route forestière des tamarins (partiellement)
  • la route forestière Timour qui rejoint le Maïdo via Trois-Bassins
Depuis le 7 novembre, l’ensemble des sentiers qui desservent la planèze du Maïdo : depuis l’ilet Alcide jusqu’au Tévelave, en passant par le Maïdo, Grand Bénard et Petit Bénard : qu’ils soient pédestres ou VTT sont fermés au public. Cette mesure permet l’intervention aisée des secours.
 
A cela s’ajoute le sentier qui relie le Maïdo à l’ilet de Roche Plate dans le cirque de Mafate. Fortement impacté par les flammes ce linéaire est devenu très dangereux, avec le risque d’éboulis. Ce ne pourra vraisemblablement pas être ré-ouvert avant la fin de la saison cyclonique.
Le belvédère également fortement impacté est fermé. Ceci rend l’accès du public impossible et strictement interdit. 
 

Appel à la vigilance


La préfecture rappelle les consignes de sécurité et les interdictions définies à l’arrêté préfectoral n° 2016 du 17 octobre 2018 portant règlement permanent de l’emploi du feu à La Réunion.

Les contrevenants aux dispositions du présent arrêté sont passibles des sanctions prévues à l’article R 163-2 du code forestier, soit de l’amende forfaitaire prévue pour les contraventions de 4ème classe.

S'ils provoquent un incendie, ils sont passibles d’amendes et de peines d’emprisonnement prévues aux articles L 163-3 et L 164-4 du code forestier.
Pour rappel, les feux réalisés par bivouac sauvage sont interdits toute l'année. L’emploi du feu est autorisé uniquement au sein de foyer fixes, bâtis en dur, spécialement aménagés pour l’accueil du public.