Invasion en Ukraine : quelles conséquences économiques pour La Réunion ?

Le site du Port Est
L’économie mondiale commence déjà à être impactée par la guerre menée par la Russie en Ukraine. Et La Réunion souffrira elle aussi des conséquences de cette invasion aussi violente qu’inattendue, avec forcément une hausse du prix du pétrole et du gaz, mais aussi de certains produits agricoles.

Déjà fortement impactée par la crise sanitaire, l’économie mondiale risque à nouveau d’être déstabilisée après cette invasion russe en Ukraine. Le cours des matières premières liées à l’économie des deux pays s’envolent déjà. Et forcément, La Réunion, comme le reste du monde, devrait très prochainement en subir les répercussions.

"Depuis hier, on voit effectivement que sur le plan économique, les bourses ont pris une perte importante et on peut encore s’attendre à une flambée des matières premières", confirme Didier Fauchard, président du Médef Réunion, relayant ainsi l’inquiétude des entrepreneurs locaux.

Une flambée des prix à craindre

Il faut s’attendre en premier lieu à une envolée du prix du pétrole et du gaz, et celui du blé atteint déjà un niveau record sur les marchés. L’Ukraine est en effet le cinquième exportateur mondial de céréales, et le quatrième concernant le blé.

"En 24 heures, la tonne de blé à l’achat a pris 40 euros, en sachant qu’on était déjà en tension aux alentours  de 290 et 300 euros. Ça fait toujours 100 euros de plus qu’il y a un an", relève Patrick Hulné, commercial pour une boulangerie du Sud de l’île.

Les acteurs de l'agriculture inquiet

Pour autant, il ne devrait pas y avoir de répercussions immédiates dans les boulangeries de l’île, la hausse des prix étant contenue à La Réunion grâce à un effort des sociétés de transports.

Cette flambée  du cours des céréales pourrait aussi peser sur les agriculteurs, éleveurs et cultivateurs réunionnais. Celle-ci s’explique cette fois par les futures sanctions économiques prononcées à l’encontre de la Russie par les pays occidentaux.

Engrais et aliments pour bétail

C’est ce que nous explique Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture : "La Russie est un gros producteur d’engrais et si l’embargo est mis sur leurs produits à l’export, on risque d’avoir encore une flambée des prix non seulement sur les intrants, mais aussi sur les céréales qui servent souvent dans l’alimentation du bétail".

De quoi renchérir des prix déjà tirés vers le haut par deux ans de pandémie, dans un contexte marqué par la désorganisation et la hausse du cout du fret maritime.