Jean-Paul Virapoullé relaxé dans l’affaire du terrain Moutien

Jean-Paul Virapoullé, ancien maire de Saint-André.
Jugé le 3 juillet dernier pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire du terrain Moutien, l’ancien maire de Saint-André a finalement été relaxé par le tribunal correctionnel. Le procureur Eric Tufféry avait requis 50 000 euros d'amende à l’encontre de Jean-Paul Virapoullé.
La décision du tribunal correctionnel de Saint-Denis est tombée ce matin. Jean-Paul Virapoullé a été relaxé des faits de prise illégale d’intérêts. L’ancien maire de Saint-André avait dû s’expliquer à la barre du tribunal le 3 juillet dernier.

On lui reprochait d’être intervenu en 2019 dans l’acquisition d’une parcelle de terrain avec maison d’une superficie de 5 600 m2 pour un montant de 1,45 millions.

Un achat controversé en raison du fait que le terrain appartenait à l’origine à une cousine de la famille Virapoullé dont un cousin au 5ème degré avait par la suite hérité en 2011. C’est l’actuel maire de Saint-André Joé Bédier, à l’époque membre de l’opposition, qui avait saisi le parquet de Saint-Denis pour cette affaire.
 

Des faits signalés à l'époque par Joé Bédier


Celui-ci était revenu sur l’historique de l’acquisition. La propriété de la famille Moutien avait été saisie puis vendue aux enchères pour un montant de 630 000 euros avant que cette vente ne soit finalement annulée et que la mairie ne l’acquiert en versant le double du prix initial.

Mais depuis le début, Jean-Paul Virapoullé a toujours plaidé la bonne foi dans ce dossier. Ce matin, l’ancien maire n’était pas présent au moment du délibéré. Mais Me Jean-Jacques Morel, l’un de ses deux avocats, se trouvait lui sur place pour prendre connaissance de la décision du tribunal correctionnel.
 

Satisfaction de la défense


Contacté par nos soins, le conseil ne cache pas sa satisfaction. "Jean-Paul Virapoullé a été relaxé et ce n’est que justice. Il lui était reproché d’avoir fait acheté par la commune un bien appartenant à l’un de ses petits cousins, sauf que ce bien n’a pas été acheté par la mairie mais par l’Etablissement public foncier de la Réunion", argumente Me Morel.

"Le tribunal a donc été saisi de faits n’existent pas et la relaxe était inévitable et la défense l’avait pointé du doigt". L’avocat dionysien rappelle l’origine de l’affaire, "une affaire politique puisque c’est Joe Bédier qui a fait ce signalement contre Jean-Paul Virapoullé avant les élections municipales".

Me Jérôme Maillot, l’avocat de l’association Anticor qui s’était constituée partie civile, n’a pas caché son souhait de voir le parquet de Saint-Denis faire appel de la relaxe. Pour rappel, le procureur Eric Tufféry avait requis une peine de 50 000 euros d’amende à l’encontre de Jean-Paul Virapoullé.