Ce vendredi 14 février, s'achève le procès en appel dans l'affaire des jets de galets mortels au Port. Des adolescents lançaient des projectiles, du haut du pont du Sacré-Coeur au Port, en septembre 2023. Deux mineurs ont été condamnés à 9 ans de prison, après la mort de Kenya, mère de famille, âgée de 25 ans. 10 ans de prison ont été requis contre les deux adolescents, la décision est mise en délibéré au 6 mars.
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Jugement mis en délibéré
Après deux jours d'audience à la Cour d'appel de Saint-Denis, 10 ans de prison ont été requis pour les deux mineurs. La décision est mise en délibéré au 6 mars.
Si la décision ne satisfait pas la défense, l'avocat pourrait saisir la Cour de cassation.
"La sanction doit être la même"
Déception du côté de la partie civile. "C'est un dossier compliqué, sous tension", déclare Me Cyril Tragin, avocat de la partie civile.
Ça suffit que les peines soient réduites de moitié pour des faits aussi graves !
Me Cyril Tragin, avocat de la partie civile
Du côté de la famille de la victime, seule la sœur de Kenya assiste à ce procès en appel, l'ancien compagnon de la victime, désormais hors département, est absent. Celle-ci déplore le fait d'avoir fait appel car "ils n'ont rien amené de nouveau".
"Ce n'est pas facile parce que ça traîne depuis tout ce temps, il n'y a pas d'évolution, j'ai l'impression que ça n'aboutit à rien", regrette la sœur de Kenya.
Ce n'était pas un accident ! C'était prémédité ! Ce n'est pas ça jouer pour moi, l'adréline on peut l'avoir dans plein d'autres activités.
Soeur de Kenya
"Ces jeunes ont passé 16 mois en prison mais j'ai l'impression que ça ne les impacte même pas", soupire-t-elle.
"Un sursis avec mise à l'épreuve"
Les avocats de la défense demandent une peine mixte, c'est-à-dire "un sursis avec mise à l'épreuve", déclare Me Georges André Hoarau.
Cela implique des obligations de soins, de travail, de formation, en cas de non-applicationn, le coupable retourne en prison. "Nous avons sûrement soulevé des arguments percutants, la Cour va sans doute y réfléchir", assure Me Georges André Hoarau.
La personnalité de chacun doit être prise en compte pour que la peine soit minorée.
Georges André Hoarau, avocat de la défense
"Je suis confiant sur la peine à venir", achève Me Georges André Hoarau.
Le but n'est pas forcément de solliciter la clémence de la Cour mais d'être entendu sur la personnalité de nos mineurs. Ils ont des troubles constatés par psychiatre et psychologue, qui ont conduit à cet événement tragique.
Me Aeza Cadjee, avocat de la défense
Plaidoiries ce vendredi
Le procès à huis clos des deux mineurs condamnés en première instance, jugés responsables de la mort de Kenya s'achève aujourd'hui à la Cour d'appel de Saint-Denis. Ils avaient été écroués et mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Ce matin, la Cour s'est penchée sur la personnalité du deuxième adolescent impliqué dans cette affaire, il était âgé de 14 ans au moment des faits.
Les experts ont été entendus, les plaidoiries de la partie civile se sont enchaînées.
La peine maximale espérée
Avant l'audience, la partie civile espérait que la peine maximale, soit de 10 ans de prison, sera prononcée à l'encontre des deux adolescents. Un avocat de la partie civile confiait qu'il compte bien appuyer sa plaidoirie sur la proposition de loi de Gabriel Attal, qui prévoit entre autres la remise en cause de l'excuse de minorité.
Du côté de la défense, impossible d'imaginer la peine maximale pour un primo délinquant. Me Olivier Hoareau, attend des magistrats une prise en compte de la personnalité de son client.
Deuxième jour de procès
Hier, jeudi 13 février, la journée a commencé par l'instruction des faits. La police a résumé l'enquête, les deux adolescents ont ensuite répondu à un interrogatoire sur les faits.
La partie civile n'était pas convaincue des réponses des adolescents lors de l'interrogatoire. L'avocat, Me Cyril Tragin, parlait d'un "procès en appel indécent".
Alourdir, abaisser, ou la laisser comme telle ? La Cour devra trancher sur la peine de ces adolescents, reconnus coupables de la mort de Kenya.