234 300 interruptions volontaires de grossesses ont été pratiquées en France en 2022. Un nombre qui repart à la hausse après deux années de baisse. Chaque année ce droit permet à plus de 200 000 femmes en France de choisir de ne pas avoir d’enfant sans mettre en danger leur vie ou leur santé.
Des freins multiples
Invité de la matinale radio ce matin, le docteur Alain Domercs évoque de nombreux freins à la pérennisation de ce droit. “Du côté de l’ordre des médecins et du côté associatif, rien ne coince. Il s’agit de décisions politiques, il y a toujours des freins religieux, des freins de certaines communautés”, explique-t-il.
Pas plus tard que le week-end dernier, le Pape François en visite au Vélodrome de Marseille évoquait les personnes qui, en raison de leur situation financière, renoncent à faire naître des "créatures nouvelles", ainsi que "les enfants pas nés, refusés au nom d'un faux droit au progrès qui est en fait une régression", lors de son homélie. Des propos polémiques qui ne seront pas sanctionnés par le gouvernement mais qui ont fait réagir de nombreuses associations de militantes féministes. Un rassemblement est prévu aujourd’hui à Marseille.
“Ne pas restreindre l’IVG à des échecs de contraception”
“Il s'agit du choix d’un couple, mais avant tout du choix d’une femme qui choisit de ne pas garder un enfant qu’elle ne souhaite pas”
Docteur Alain Domercq, administrateur de l’Association Nationale des Centres d'IVG et de Contraception
Administrateur de l’Association Nationale des Centres d'IVG et de Contraception, le docteur Alain Domercs évoque un droit en danger, qui ne peut se résumer à des échecs de contraception. “L’IVG c’est aussi un choix. Parce qu’on vient d’avoir un emploi, parce qu’on est dans un couple instable, qu’on vient d’avoir un enfant et qu’on n’en veut pas un autre, parce qu’on veut une vie sans enfant. Il y a 1000 raisons pour faire une IVG. Ce choix c’est le choix d’un couple mais avant tout le choix d’une femme qui choisit de ne pas garder un enfant qu’elle ne souhaite pas, c’est un droit essentiel”, conclut-il.
Dans l’attente d’une inscription dans la constitution
En France le manque de moyens (fermeture de plus de 130 centres d'IVG) et d’accès aux médicaments abortifs ont conduit chaque année des milliers de femmes à se rendre à l’étranger pour avorter.
Adopté par l'Assemblée Nationale en novembre 2022 puis par le Sénat en février, le texte est toujours en attente de son renvoi devant l'Assemblée pour la poursuite de la navette parlementaire.