Pour la journée mondiale de lutte contre le diabète, ce mardi 14 novembre, de nombreuses actions sont organisées dans toute l’île afin de sensibiliser la population sur ce fléau qui touche plus particulièrement les ultramarins, comme le confirment de nouvelles études publiées par Santé Publique France.
Les autorités locales insistent sur le fait que la lutte contre le diabète constitue un enjeu majeur à La Réunion et pourtant, la situation reste problématique au fil des années. En 2021, plus de 83 400 Réunionnais étaient pris en charge pour leur diabète.
Plus de complications chroniques
Et les spécificités réunionnaises sont nombreuses selon les données de l’étude Entred (Echantillon National Témoin Représentatif des personnes Diabétiques) lancée en 2019 dans l'Hexagone et dans les DOM auprès de 13 000 personnes diabétiques.
Cette étude "Entred 3" confirme qu'à La Réunion, la prévalence du diabète de type 2 est particulièrement élevée et les complications chroniques plus fréquentes. En 2021, le diabète concernait 13,6% des Réunionnais âgés de 18 à 85 ans, soit plus du double que dans l’Hexagone (5,7%). S’y ajoutent 2,9% de personnes déclarant un "petit diabète".
Les femmes sur-représentées
Par rapport aux autres territoires, la situation réunionnaise se caractérise par une sur-représentation
des femmes, un niveau socio-économique "plus défavorable" des personnes atteintes, une fréquence plus élevée des complications du diabète mais aussi une entrée plus jeune dans la maladie.
Car si le diabète de type 2 touche surtout des personnes de plus de 40 ans, l'étude a révélé qu'à La Réunion, des patients plus jeunes et de corpulence moindre étaient aussi diabétiques. En cause peut-être, la génétique.
Réajuster la politique régionale
Les autorités sanitaires indiquent que ces nouvelles analyses vont permettre de "réajuster la politique régionale visant à mieux prévenir le diabète et ses complications". Le prochain PRND, le Programme réunionnais de nutrition et de lutte contre le Diabète, doit en effet être établi pour la période 2024-2028.
Les facteurs de risque restent les mêmes : l'obésité, l'hypertension artérielle, la pratique d'activités physiques insuffisante ou encore la faible consommation de fruits et légumes. Invitée dans la matinale de Réunion La 1ère radio, le docteur Maryse Pholséna, diabétologue, rappelait notamment l'importance de "ne pas manger trop gras ou trop sucré et ne pas rester assis trop longtemps".
Regardez cet extrait de l'intervention du Dr Pholséna sur Réunion La 1ère :
La caravane Odhir au Port
Parmi les actions de prévention organisées ce mardi, le passage de la "caravane Odhir" au centre de dialyse Aurar du Port et à la Clinique Omega.
Il était ainsi possible de participer à des ateliers de dépistage (mesure de la glycémie, contrôle de la tension artérielle) et de sensibilisation à l'équilibre alimentaire.
Une marche et une zumba géante à Saint-Joseph
A la Maison de la Santé de la Saline, à Saint-Paul, des ateliers similiaires de dépistages gratuits étaient également proposés, en plus de séances de sophrologie et d'entretiens avec des diététiciens.
A Saint-Joseph, dans le quartier de Grand Coude, 200 personnes ont participé à une randonnée et à un cours de zumba géant dans le cadre de cette journée mondiale de lutte contre le diabète.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Sur place, le docteur Jean-Marc Franco, médecin généraliste et professeur à l'Université, a rappelé l'importance du dépistage, tout en rappelant que seule la prise de sang à jeun était véritablement fiable.
Revoir l'interview du Dr Jean-Marc Franco sur Réunion La 1ère :