Journée mondiale de lutte contre le sida : 1000 malades à la Réunion, les dépistages en baisse

Ce 1er décembre, c’est la journée mondiale de lutte contre le sida. Près de 1000 malades sont porteurs du virus à la Réunion, en majorité des hommes. Les dépistages ayant baissé de 50 % cette année, la crainte d’une épidémie silencieuse est réelle.

Dépistage, sensibilisation… Le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, est l’occasion de parler de cette autre épidémie, qui frappe encore aujourd’hui 3 millions de personnes dans le monde.

"Pour les pays disposant de la trithéraphie, on se rend bien compte qu’il n’y a plus de difficultés à gérer le sida. On ne le guérit pas mais on le soigne. Donc il y a un temps plus long qui va être celui de la recherche vaccinale."

Jean-Michel Jobart, président de l'ASETIS, l’Association d’Éducation Thérapeutique et d’Intervention Sociale

 

Sur 37 millions de personnes malades dans le monde, 26 millions n’ont pas accès aux soins.

Près de 1000 malades à la Réunion

A la Réunion, 997 patients atteints du VIH sont suivis, en grande majorité des hommes. Les tranches d’âges les plus touchées sont les 50-59 ans, qui représentent 36% des malades et les 40-49 ans à 19%.

L’épidémie continue de progresser puisque de janvier à octobre 2021, 29 nouveaux cas ont été dépistés. Parmi eux, 25 patients masculins et 4 féminins.  6 d’entre eux étaient au stade sida déclaré.

6 malades sont décédées de la maladie en 2021.

"Il faut bien se rendre compte qu’on meurt toujours du sida,"  rappelle Jean-Michel Jobart, président de l'ASETIS, l’Association d’Éducation Thérapeutique et d’Intervention Sociale, qui suit 220 personnes dans le Sud.

Un relâchement des comportements

Concernant la contamination, elle concerne 53% d’hétérosexuels et 40% d’homosexuels ou de bisexuels. "Il ne faut pas stigmatiser une catégorie de population", commente Jean-Michel Jobart, président de l'ASETIS.

Le constat est qu’ "il y a une surinfection parmi certaines populations, ce qui montre qu’il y a un relâchement dans les comportements." Pour lui, il faut "inciter la population à se méfier. Si la situation est stable, elle n’est pas réglée pour autant."

Avec 50% de dépistages en moins cette année, la crainte est que certains malades ignorent être porteurs du VIH, explique Chloé Robert Responsable Association RIVE.  "Comme les gens se sont moins fait dépister pour les Infections Sexuellement Transmissibles, il y a potentiellement des personnes qui prennent le risque de ne pas se faire traiter et aussi de transmettre au reste de la population."

Le reportage de Jean Claude TOIHIR et Thierry Chenayer

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